Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

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NOTE SUR LES PRINCIPAUX APPAREILS

ÉVITE-MOLETTES

•disque de sonnerie, soit des sabots du frein, celui-ci n'est pas mis immédiatement en action, la cage peut monter encore de 10 ou 15 mètres au lieu de s'arrêter à 1 mètre au plus des taquets, comme elle le fait à coup sûr à Lens, et, alors, toute la sécurité attendue de l'évite-molettes Reumaux disparait. On sait d'ailleurs que, pour des câbles plats, les rayons ■d'enroulement dépendent de l'importance de la charge, en sens inverse de laquelle ils varient. Il s'ensuit que le nombre de tours nécessaire pour amener la cage au jour •est moindre d'une certaine fraction lorsque la cage est vide que lorsqu'elle contient sa charge normale. Si donc l'organe qui commande le frein a été réglé pour agir lorsque la cage est chargée, la cage vide ou contenant du personnel devra monter plus haut pour obtenir le même résultat; la différence, dans un puits de 500 mètres, peut atteindre 5 mètres. L'inconvénient est particulièrement •sensible pendant la période d'allongement des câbles neufs ; le réglage des doigts est à refaire chaque jour. Il n'est pas, nous nous empressons de le dire, spécial à l'évitemolettes Reumaux ; il est, au contraire, commun à tous les appareils qui sont mis en action par l'arbre de la machine au lieu de l'être par la cage elle-même. Sous ces réserves, c'est-à-dire lorsqu'il a été bien établi, lorsqu'il est bien entretenu et bien réglé, l'appareil Reumaux donne une sécurité très complète. Mais il ne ■convient évidemment pas pour les mines peu importantes, qui disposent rarement d'un personnel de mécaniciens très soigneux. Aussi voit-on les mines de cette catégorie ■ou souffrant de ce mal trop fréquent, même dans les grandes •entreprises, déclarer avec ensemble que leurs mécaniciens ont pris l'habitude de considérer leurs évite-inolettes Reumaux comme non existants. Elles feraient mieux, à notre avis, si elles ne peuvent ou ne veulent exiger de leurs mécaniciens les soins indispensables, de supprimer

les évite-molettes Reumaux et de se contenter d'évitemolettes de position ou d'autres appareils moins délicats. II.

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ÉVITE-MOLETTES TRIPIER.

La description détaillée que nous venons de donner de l'appareil Reumaux nous dispensera d'insister sur un évitemolettes installé par M. Tripier, en 1891, aux machines d'extraction des fosses Thiers et Dutemple de la Compagnie d'Anzin. L'arbre de la machine transmet son mouvement à une vis sur laquelle se déplace un écrou portant deux règles horizontales. Ces règles portent des doigts dont le second a une saillie double de celle du premier ; les saillies de ces doigts rencontrent les extrémités d'un levier à T dont la partie verticale est reliée à la commande d'un servo-moteur. Lorsque la cage montante arrive à 50 mètres du jour, le premier doigt amène à leur position moyenne le levier de commande du tiroir du servo-moteur et le levier actionnant l'arbre de relevage; la marche est mise au point mort et la machine se ralentit. Après que le mécanicien a rendu la vapeur, le deuxième doigt vient, si la cage dépasse la recette, frapper à son tour le levier à T et, grâce à sa hauteur double, il renverse la marche. Au même moment, un tiroir spécial, actionné par une touche disposée sur l'une des règles, fait agir le frein à vapeur. Au cas où l'action du changement de marche serait trop énergique et ramènerait la cage sur les taquets, un troisième doigt met la machine au point mort tout en laissant le frein serré. La Compagnie d'Anzin n'a pas continué l'installation des evite-molettes Tripier ; elle a, comme nous l'avons dit plus haut, préféré les appareils Charly. Des appareils analogues existent aux mines de Drocourt, de Carvin, d'Ostricourt (Pas-de-Calais) ; les exploitants ne paraissent pas leur accorder une grande confiance.