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Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN RÉCIPIENT DE VAPEUR

se fit entendre derrière l'appareil le brusque dégagement de vapeur, s'était vivement déplacé pour se rendre compte de ce qui venait de se produire; en entendant, un instant après, se briser la glace du regard n° 1, il se jeta sur la valve de vapeur que M. Derain, du haut de l'échelle, achevait de fermer. Tandis que ce dernier, redescendant l'échelle, réussissait à se sauver par l'escalier en recevant seulement quelques gouttes de liquide brûlant sur les mains, M. Delaune, trouvant l'échelle occupée par M. Derain, se laissait tomber du plancher sur la passerelle et de celle-ci sur le sol. Dans ces chutes successives, il se fractura le coude droit et se fit une plaie profonde au sourcil droit. Les dégâts matériels se sont réduits à la rupture des glaces des regards n os 1 et 4 et au bris de quelques vitres. Causes de l'accident. — L'enquête a établi que le manomètre de la cuve à vinasso était en parfait état; que le faisceau tubulaire constituant le réservoir de vapeur était absolument étanche et que le levier de la soupape qui se trouve au sommet de la cuve avait été soulevé et calé dans cette position de façon à laisser l'air s'échapper avant d'avoir pris une pression effective appréciable. La pression intérieure n'a pas été la cause de l'accident, et le bruit entendu en premier lieu par les témoins a été produit par la rupture de la glace n° 4. Toutefois, pour que la vapeur soit sortie de la cuve après le bris de cette glace en causant un bruit assez intense pour que l'on pût croire au soulèvement brusque d'une soupape, il fallait évidemment qu'il y eût tin peu de pression ii l'intérieur du récipient. Il est probable que c est cette faible pression, qui n'aguère dûdépasserlOO grammes, qui jusque-là s'était opposée à l'ébullition du liquide, de telle sorte que, lorsqu'elle eut disparu, le liquide se mit a

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bouillir aussitôt en produisant assez de vapeur pour remplir presque immédiatement toute la salle. Lorsque se brisa la glace n° 1, huit à dix secondes, d'après les témoins, après la glace n° 4, la pression qui s'exerçait sur le liquide devait avoir disparu ; mais la hauteur du liquide au-dessus du bas du regard n° 1 (35 centimètres environ) suffit à expliquer le jet de vinasse brûlante qui atteignit M. Hersin Déon, lequel se tenait àO m ,50 du regard, et le brûla si grièvement. La glace n° 4, qui était en dehors du liquide, do même que la glace n° 1, entièrement baignée par lui, ont donc dû céder sous une pression très faible et à la température (l'ébullition de la vinasse, 100° environ. Or, à l'épreuve hydraulique du 2 septembre 1902, au cours de laquelle les glaces étaient bien fixées dans leurs regards, elles avaient supporté sans altération apparente la pression d'épreuve de 4 kp ,500. On n'a, d'autre part, constaté aucun gauchissement des pièces en bronze qui encadrent les

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2. — Coupe d'un regard.

glaces. La fig. 2 représente la coupe d'un regard. L'une des faces de la glace s'appuie sur le fond de l'encoche creusée dans le piétement a rivé sur la cuve ; un cadre mobile b vient appuyer sur son autre face. Des deux côtés de la glace, des rondelles en caoutchouc de 2 millimètres d'épaisseur la séparent du métal qui l'encadre. Elle est enfin serrée, après la mise en place, au moyen