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NOTE SUR LES MINES DE BITUME

liquide ont disparu, causant ainsi un grave dommage à l'exploitation, la question géologique était déjà élucidée I de manière à ne laisser aucun doute. Les bas terrains qui bordaient la rivière étaient jonchés I de fragments noirs légers que les eaux entraînaient jus- I qu'à l'Adriatique. Ces fragments étaient du bitume liquide qui, ayant perdu à l'air une partie de ses éléments vola- I tils, s'était peu à peu desséché et réduit à l'état demi- 1 solide, alors que, restant en repos au fond de quelque anse tranquille, il était soumis au soleil et aux agents atmosphériques. Quant à la provenance, elle était uniforme. Le bitume émanait de ce qu'on appelait les volcans d'air. MM. Jaccard et Coquand les décrivent comme suit : « L'un d'eux était établi au-dessus d'un lit de galets, I sous la forme d'un cône très surbaissé que surmontait un cratère régulier de plus de 1 mètre de diamètre et que remplissait une eau liquide et transparente. A des périodes intermittentes comprises entre cinquante et cinquantecinq secondes, l'eau du cratère était violemment mise en mouvement par une forte émission de gaz qui venait crever à la surface sous forme de grosses bulles. Chaque émission apportait, avec beaucoup d'eau, une certaine quantité de bitume liquide qui débordait par-dessus les parois du cratère, s'épandait sur les parois du cône, dontil augmentait successivement l'épaisseur et la circonférence, puis venait se perdre dans les eaux tranquilles d'une anse formée par la Vïoussa. Les déjections anciennes qui sont un peu éloignées du cratère deviennent épaisses comme de l'encre d'imprimerie et sont susceptibles de recevoir les empreintes des corps qui les pressent; le pied de l'homme unirait par s'y enfoncer complètement, si ou ne changeait lias de position. » — Et encore: « ce qui frappe le plus dans les volcans boueux et dans les salses, c'est l'impression du froid que l'on ressent en enfonçant le bras dans

EXPLOITÉES EN ALBANIE

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leurs cratères et de voir que la température des boues et des eaux est constamment inférieure à celle de l'air ambiant. » Le phénomène est bien celui décrit, mais la fin est une erreur. L'eau, en effet, n'est nullement froide. Elle est toujours et invariablement chaude, surtout dans les premiers temps, d'autant plus chaude que la venue du bitume est plus abondante. Elle va en se refroidissant alors que le bitume diminue, mais jamais de manière à justifier l'observation. Si l'on a trouvé de l'eau froide, c'est parce que l'air ambiant était chaud, parce que toute eau souterraine semble toujours fraîche pendant l'été et parce qu'il ne s'agissait pas de l'eau qui accompagne le bitume, mais uniquement d'eau ordinaire d'infiltration de larivière qu'une très faible venue minérale ne suffit ni à déplacer ni à réchauffer. En présence de ces volcans d'air, la première hypothèse qui devait se présenter était celle d'une émanation souterraine. Et c'est avec cette pensée que nous entreprîmes nos recherches. Or nous avons reconnu, à notre grande surprise, que l'eau, le bitume liquide et le gaz provenaient simplement d'un écoulement à travers une couche de galets de 0"',3O à U m ,50 d'épaisseur, située à environ 2'", 50 de profondeur, reposant sur une couche d'argile grise, surmontée d'une autre couche d'argile claire, et, au-dessus de cette dernière, d'une épaisseur de l m ,50 à l m ,70 de sables d'alluvion constituant le sol extérieur. Au-dessous de la couche de galets, de même qu'audessus d'elle, il n'y avait aucune trace de quoi que ce soit. Les résultats ont été invariables ; dans tous les points fouillés où nous avons mis à nu la couche de galets, ils ont été d'une netteté parfaite. Partout où nous avons trouvé la couche de galets, nous avons ou du bitume liquide dans les conditions ci-dessus