Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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NOTE SDR LES MINES DE BITUME

décrites. Partout où nous ne l'avons pas rencontrée, nous n'avons eu affaire qu'à des argiles et sables stériles. Les volcans d'air n'étaient donc autre chose que des points où des fissures du sol superposé à la couche bituminif ère permettaient aux matières contenues de s'échapper comme par une cheminée. Ce sont, si l'on veut, de petits volcans, mais bien petits pour une si grosse désignation. La couche bituminifère se comporte comme une nappe à travers laquelle s'épand lentement, gêné par les cailloux qui la forment et qui sont plus ou moins agglomérés, le malthe liquide chargé de gaz hydrocarbures. Il y a d'ailleurs écoulement. En effet, lorsqu'on met la couche à nu par un puits, on a de l'eau chaude, un abondant dégagement de gaz et du bitume léger presque huileux couvrant l'eau d'une pellicule souvent irisée. Petit à petit, ces phénomènes diminuent, et le bitume liquide arrive plus épais et plus dense. Après quoi la production continue plus ou moins longtemps avec dos variations qui indiquent un renouvellement des matières, et elle ne se termine que lorsqu'il y a obstruction des interstices. Un point resté en dehors do la zone enlevée par la rivière fournit du bitume depuis deux années, après trois arrêts complets que trois curages ont pu combattre. D'autre part, lorsque nous avons eu constaté que c'était à une couche que l'on avait affaire, nous avons tenté do la reconnaître en étendue. Or, sur une série de puits exécutés tout autour de la région et assez rapprochés, fort peu la rencontrèrent. Elle n'existe que sur une zone de 40 à 50 mètres de largeur, oblique à la rivière et allant sous la montagne bordant cette dernière, ce qui indique (pie c'est moins à une couche réelle qu'on a affaire qu'à une sorte de ruisseau ancien postérieurement recouvert par les argiles et les sables et dans le lit duquel, à travers les galets dont il est pourvu, s'effectue l'écoulement. Puisqu'il y a écoulement, il y a nécessairement un point

EXPLOITÉES EN ALBANIE

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de départ et peut-être même un point où s'opère la génération du bitume liquide. N'a-t-on affaire qu'à une nappe de transport servant de déversoir lent à un réservoir? A-t-on affaire à une production véritable se continuant à l'époque actuelle? Nous n'avons pas encore d'éléments suffisants pour répondre à cette question. II nous semble cependant que la dernière hypothèse est la plus vraisemblable. En effet, avec la première, il faudrait que l'écoulement se continuât depuis une époque bien lointaine et malgré le refroidissement, ce qui supposerait des conditions bien difficiles à concevoir. En outre, s'il y avait réservoir accumulé, il y aurait dans ce réservoir même dépôt et séparation d'une partie des substances diverses. Il semble donc qu'il devrait y avoir plus d'homogénéité dans les matières qui composent la nappe de transport et, d'autre part, plus de régularité dans la venue, sans ces poussées intermittentes avec prédominance soit de gaz, soit de bitume léger, soit de bitume lourd, soit d'eau chaude, que révèle l'observation suivie. En d'autres termes, le débit serait plus constant, tandis qu'en fait il ne l'est pas du tout. Ceci posé, où est le point générateur et quels sont les phénomènes qui s'y passent? La détermination de cette question serait, au point de vue géologique, d'un puissant intérêt et jetterait un jour considérable sur des hypothèses jusqu'ici aussi controversées. Nous avons essayé d'en entamer l'étude. Ce sera à l'avenir de la continuer. A environ 1.500 mètres de la région (Papaz) des petits volcans décrits plus haut se trouve, au flanc d'une montagne, à une cote de 80 à 100 mètres supérieure, un endroit désigné dans ie pays sous le nom de fontaine ardente (Skionfour). Il s'y produit d'une manière permanente un dégagement d'hydrocarbures qui brûlent à fleur du sol, de mémoire d'homme. En 1895, nous avons tenté là des fouilles après avoir réussi k éteindre la flamme.