Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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LE
GISEMENT
DE
FER
DE
SPATHIQUE
couche. Il y a là une cause d'erreur qu'il importait de signaler. Mais la plus grande difficulté provient de la rareté des points d'observation : c'est là ce qui a empêché Schouppe de mieux éclaircir la stratigraphie de cette région; il a laissé subsister dans son rapport beaucoup d'incertitudes et d'obscurités, dont les plus frappantes concernent les relations entre la grauwacke et les schistes, ou encore le rôle des calcaires du Reichenstein et de la Donnersalpe ; ne parvenant pas à connaître la stratigraphie dans ses détails, il l'a synthétisée en quelques grandes lignes, qui risquent de s'écarter beaucoup de la réalité. Les travaux du chemin de fer Eisenerz-Vordernberg ont montré que les terrains présentaient une complexité que Schouppe n'a dû qu'imparfaitement soupçonner : les tunnels ont traversé les schistes argileux et siliceux, la grauwacke, quelques calcaires, et les schistes de Werfen; presque toujours on a observé une stratification très troublée et de fréquentes variations pétrographiques. Les grandes divisions de Schouppe ne sont pas respectées : sur les flancs du Grossingberg, des schistes de diverses natures alternent avec la grauwacke; dans le long tunnel de l'Erzberg, deux masses calcaires paraissent intercalées dans la grauwacke. Enfin les différents terrains réunis sous les dénomination^ générales de grauwackes, schistes, calcaires, se sont montrés partout sous des modifications pétrographiques très variées, permettant de concevoir le passage graduel des grauwackes aux schistes, dos schistes siliceux aux schistes argileux. Il est évident que les observations de Schouppe ont besoin d'être complétées et probablement rectifiées sur plusieurs points. Il est également certain qu'une telle revision est une entreprise particulièrement difficile, parce que les observations sont délicates, que les fossiles manquent et qu'il n'existe point de niveau qui puisse
L'ERZBERG,
PRÈS
EISENERZ,
EN
STYRIE
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servir de point de repère. Cela explique pourquoi personne, jusqu'à ces dernières années, n'avait tenté de remanier une théorie que tout le monde considérait comme incomplète et imparfaite. Théorie nouvelle de M. Vacek. — Ce n'est qu'en 1900 qu'un géologue autrichien, M. Vacek, fit paraître un article sur l'Erzberg, qui s'inspirait d'idées absolument nouvelles (*) . Il avait visité Eisenerz en 1886 : ses observations datent de cette époque. Quatorze ans plus tard, sur la demande de M. Beck, professeur à l'Université de Ereiberg, qui désirait, pour un de ses ouvrages, une description de l'Erzberg conforme aux connaissances géologiques actuelles, il publiait deux coupes et développait ses opinions en quelques pages d'un intérêt tout particulier, parce qu'elles bouleversent complètement les idées précédemment admises, et n'en ont pas moins trouvé un certain crédit auprès de plusieurs savants autrichiens. On avait toujours considéré la zone des grauwackes comme un ensemble géologique continu depuis les schistes de base jusqu'au toit de la formation métallifère : on n'avait jamais observé de discordances permettant de penser qu'il y avait eu des interruptions dans la sédimentation, des phénomènes d'émersion et d'érosion. Or, M. Vacek voit, dans les mêmes terrains, quatre périodes absolument distinctes séparées par des discordances et les ravinements dont témoignent les deux coupes que nous reproduisons (Pl. I, fig. 3 et 4). Suivant lui, le terme le plus ancien est la grauwacke, d'âge non déterminé; elle constitue le sous-sol général de la région. Sur la grauwacke ravinée reposent en discordance des terrains d'âges variés : au sud de l'Erzbach, c'est le Silurien, étage E, représenté par les schistes (*) M.
VACEK,
Exquisse d'un profil géologique à travers l'Erzberg sty-
rien {Jahrbuch der K. K. geol. Reichsanstalt,
1900).