Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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L'ORIGINE

ET

LES

CARACTÈRES

que très incidemment du côté industriel des exploitations. Cependant, comme les mines de fer do la Laponie suédoise attirent aujourd'hui vivement l'attention, quelques renseignements sommaires sur leurs travaux pourront intéresser les lecteurs. Je les donnerai généralement en note pour ne pas interrompre l'étude géologique. Un dernier chapitre, relatif à la question du phosphore, me permettra de grouper des observations relatives à l'association fréquente du phosphore et du fer, ■ qui présente, dans les nouvelles minée de Suède, une importance économique toute particulière, en traitant la question avec quelque généralité. Groupement géographique et développement historique des mines de fer Scandinaves. — Sur une carte de la Scandinavie, les mines de fer apparaissent d'abord disséminées un peu de tous les côtés; cependant, si l'on se borne aux plus importantes et si on néglige quelques gisements isolés, dont le rôle industriel est insignifiant, comme les ségrégations de magnétite éparpillées dans les gabbros de Taberg, Kragerô, Ekersund, Lofoten, etc., on voit aussitôt se dessiner deux groupes très nets : l'un au NordOuost de Stockholm, qui comprend toutes les anciennes mines de la Suède, c'est-à-dire, de l'Est à l'Ouest, Dannemora, Norberg, Persberg, Grangesberg, etc. ; l'autre en Laponie suédoise, ou Norrbotten, formé par les mines beaucoup plus nouvelles, sur lesquelles l'effort industriel se porte tout particulièrement en ce moment : Gellivara, Kirunavara, Svappavara, Routivara (Pl. III, fig. 3). Le premier de ces groupes est très homogène et tous ses gisements, comme nous le verrons bientôt, sont analogues, bien que, dans l'un d'eux, Grangesberg, apparaissent des minerais à forte teneur en phosphore, dont la mise en valeur est récente. Partout, dans ce groupe, nous aurons affaire à des lentilles d'oligiste et magnétite

DES

GISEMENTS

DE

FER

SCANDINAVES

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cristallines, interstratifiées dans les couches cristallophyllicnnes de hàlleflints, leptynites et cipolins. On a seulement fait, suivant les progrès de la métallurgie, une sélection entre les divers minerais qu'elles présentent, utilisant d'abord exclusivement, depuis le xm e et le xiv° siècle, les minerais de fer purs, qui ont amené la réputation des fers suédois, puis, dans ces derniers temps, abattant les minerais de fer phosphoreux, propres aux fontes Thomas. Le second groupe, celui de la Laponie, comprend, au contraire, quatre gisements, qui, malgré leur rapprochement géographique, et en dépit d'une certaine analogie industrielle tenant, pour les trois seuls exploités, à la présence du phosphore, offrent, en réalité, des dispositions géologiques tout à fait dissemblables : Gellivara, interstratifié dans les conditions des mines de la Suède Centrale ; Svappavara, probablement analogue, mais avec une association de pyrite cuivreuse et avec certaines allures, sans doute fortuites, de dyke filonien ; Kirunavara, formé d'une masse de magnétite compacte, intercalée entre deux coulées de porphyre sodique; enfin Routivara, ségrégation de magnétite titanifère à 14 p. 100 d'acide titanique dans un gabbro. Il était peut-être utile de faire de suite cette remarque pour aller au-devant d'une confusion assez naturelle, qui pourrait se produire a priori dans l'esprit du lecteur entre ces quatre grands gisements lapons. Le développement des mines de la Suède Centrale est très ancien, et il me parait superflu d'en raconter l'histoire. Dannemora remonte, dit-on, au XIII c siècle; à Norberg le premier privilège est de 1354 ; Persberg est à peu près de la même époque. Ces trois grandes mines ont eu tour à tour la prédominance : d'abord Dannemora; puis Persberg, qui fut longtemps la première mine de Suède ; enfin Norberg, qui tenait de beaucoup la tête en 1890, et il en est résulté, sur ces gisements, d'immenses tranchées à