Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

ciel ouvert, dont l'aspect pittoresque est bien connu. Depuis dix ans, il s'est opéré un déplacement complet des centres industriels, et l'on a vu le premier rang passer à des mines autrefois sans importance, telles que Grângesberg ou Gellivara, dans lesquelles dominent les minerais de fer phosphoreux.. A Grângesberg, par exemple, les premières concessions datent bien de 1714 ou surtout de 1785 ; mais les nombreuses petites exploitations, qui en étaient résultées, n'avaient jamais eu grand développement jusqu'au jour où l'on commença à traiter les fontes phosphoreuses, et il y eut même une époque où l'on défendit d'exploiter les minerais de Grângesberg pour ne pas nuire à la réputation des fers suédois. De même à Gellivara, le gîte, mentionné pour la première fois dans un document de 1704 sous le nom de Illuvara, puis approprié en 1735, fut bien, au cours du xvni 6 siècle, l'objet d'une série de tentatives d'exploitation ; mais les compagnies s'y succédèrent sans succès jusqu'à la formation de la compagnie actuelle, l'« Aktiebolaget Gellivare (*) Malmfâlt », qui date de 1890. A Svappavara, on n'a, depuis le xvn c siècle, exploité que le cuivre, et la montagne de fer de Kirunavara était encore entièrement vierge quand j'ai visité le gisement, en 1899. Quelques chiffres statistiques vont mettre en évidence ce déplacement. Si l'on se reporte simplement à la période de 1870-79, on voit que les principales mines de fer suédoises étaient alors : 1° Norberg (101.000 tonnes); 2° Persberg (48.000 tonnes); 3° Striberg (39.500 tonnes) ; 4° Grângesberg (39.000 tonnes) ; 5° Dannemora (35.000 tonnes). Le total annuel moyen des minerais de fer extraits en Suède était, à cette époque, de 750.000 tonnes. En sautant seulement dix années pour arriver à la période de 1891-1895, on trouve, en tête, Gellivara avec (*) Les Suédois écrivent ordinairement Gellivare, Routivare, etc.

DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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une production moyenne annuelle de 353.000 tonnes ; Grângesberg, avec 320.000 tonnes ; puis Norberg, avec 136.000, et Dannemora, avec 55.000 tonnes; au total, pour l'ensemble du pays, 1 .517.000 tonnes. Depuis dix ans, ces chiffres se sont considérablement augmentés. Gellivara a produit: 600.000 tonnes en 1897, 800.000 en 1898, autant on 1899, plus de 1.000.000 en 1900. Grângesberg a produit 639.000 tonnes en 1896, 630.000 en 1897, 800.000 en 1899, 1.000.000 en 1901; enfin, Kirunavara s'est outillé pour produire 1.200.000 tonnes en 1903 et a pris, vis-à-vis de l'État, l'engagement de continuer à fournir annuellement au moins le môme tonnage au transport par rails vers la mer du Nord. Cette grande production actuelle, très probablement destinée à s'accroître encore, se compose, pour la presque totalité, de minerais à très forte teneur en phosphore, autrefois méprisés, et il. a fallu naturellement attendre, pour y arriver, la révolution métallurgique réalisée par le traitement des fontes phosphoreuses. C'est ainsi que les régions du Norrbotten, assez justement considérées autrefois comme un pays rébarbatif, abandonné aux Lapons, aux moustiques et aux rennes, sont en train de devenir un des grands centres miniers européens ; mais ce progrès a demandé, en outre, l'établissement de moyens de transport par voie ferrée, qui atteignent à peine leur achèvement au moment où j'écris. Toute l'ancienne histoire financière des Compagnies qui se sont suivies à Gellivara a été dominée par ce problème. Dès 1848, une première compagnie anglaise, qui succéda, dans la propriété de cette mine, au roi Cari XIV Johan (1818-1848), avait fait un essai pour relier Gellivara à la côte par une ligne ferrée et des canaux. Après une seconde, qui dura de 1869 à 1884, une troisième corn-