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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

CHAPITRE I. I

— AMAS DE SÉGRÉGATION

DIRECTE EN RELATION

AVEC DES ROCHES BASIQUES.

A. Gisements dans des gabbros .hypérites à oiivine, etc., à Taberg, Kragerô, Lofoten, Rontivara, Vàlimàki. — B. Gisements dans des syénites néphéliniques à Alun. Les amas de ségrégation directe constituent un type tout à fait caractéristique des régions Scandinaves ou de leurs homologues, tels que le Canada et le Nord-Est des EtatsUnis. Les phénomènes de différenciation proprement dite, n'ayant pu s'opérer que sous un couvercle épais de roches solides, c 'est-à-dire en profondeur, ne peuvent être observés, en principe, que dans les régions du globe, où les zones originellement profondes del'écorce se sont trouvées mises à nu par une très longue érosion. C'est peut-être pourquoi, lorsqu'on a essayé de généraliser les résultats pétrographiques des géologues Scandinaves ou nord-américains, lorsqu'on a voulu les étendre sans discussion à l'Europe centrale ou méridionale, on s'est heurté à des objections constantes ;c'est aussi pourquoi il ne faut espérer rencontrer que très exceptionnellement dans ces dernières régions les types de gisements métallifères, dont il va être question ici. La ségrégation est, parmi toutes les opérations chimiques et métallurgiques, auxquelles ont été soumis les éléments minéraux dans l'écorce terrestre, -celle qui paraît reproduire le plus exactement les conditions de notre métallurgie ordinaire, de ses fusions ignées dans des fours ou dans des creusets. Il y a eu là scorification, action réductrice de gaz carbures, isolement de métaux. En ce qui concerne le fer, nous allons voir comment ce métal s'est concentré dans les fonds de creuset avec quelques autres corps chimiques, tels que le titane ou le chrome, tandis que

DES

GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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d'autres substances, comme le phosphore, passaient dans les scories, d'autres encore, comme le nickel, tout en restant dans le magma métallique, avaient une tendance à s'isoler, à se localiser vers sa périphérie. Généralement, le résultat de cette métallurgie, tel qu'il nous apparaît, n'a pas été complet ; l'isolement du fer n'a pas été poussé jusqu'au bout; sans doute par suite de la présence de l'eau, qui a dû jouer un rôle si actif dans tous les phénomènes de géologie profonde, et en raison de sa dissociation, l'oxygène était trop abondant pour que le fer, emprisonné dans ces scories qui sont nos roches, même dans les plus basiques d'entre elles, pût (autrement qu'à titre très exceptionnel) rester à l'état natif. Le fer natif, il doit se trouver plus bas, dans les zones ultra-profondes, que nous ne connaissons pas sur la terre (*), qui ne nous sont révélées que parles météorites. Mais l'élément caractéristique de ces ségrégations, c'est le fer incomplètement oxydé, c'est la magnétite et, suivant une remarque précédente, la magnétite associée avec le titane, parfois aussi avec l'alumine. Les gisements dont il va être question appartiennent à deux groupes distincts : les uns en relation avec des roches du groupe des gabbros; les autres, beaucoup plus exceptionnels, rattachés à des syénites néphéliniques. A.

— GISEMENTS DANS LES GABBROS, HYPÉRITES A OLIVINE,

ETC.

D'une façon générale, on a divisé les gabbros norvégiens en deux groupes (**.) : les hypérites à oiivine (roches (*) Il est inutile de rappeler combien la zone de l'écorce terrestre, accessible à nos investigations, même en tenant compte de tous les phénomènes géologiques qui ont pu en ramener des parties profondes vers la surface, est insignifiante relativement au rayon de la terre. (**) Legabbro n'est, en réalité, qu'une diabase, où le pyroxène augite, associé au plagioclase, est remplacé par un pyroxène lamellaire (diallage); avec un pyroxène rhombique (enstatite, hypersthène), on a les norites