Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
Page : Image 36
Révision de 5 févr. 2015 20:13:54, edited by Anonymes
64
65
L'ORIGINE ' ET LES CARACTÈRES
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
à deviner. Aussi nous reviendrons un peu plus loin sur cette question. D'après Walfr. Petersson, dont je reproduis ici la carte (Pl. III, fig. 1 et 2), la roche fondamentale de la régionest un gabbro ou gabbro-diorite, fortement métamorphisé, surtout compose de labrador saussuritisé, dont le poids spécifique est 2,73 et dont on trouvera l'analyse ci-dessous (I). En se rapprochant du gisement, on trouve, en filons très localisés, une variété amphibolique ou micacée (II), plus dense (poids spécifique, 2,87) ; et l'on arrive enfin, au cœur du gabbro, àl'amas de minerai proprement dit (III), à 47,61 p. 100 de fer.
l'hypersthène) ; accessoirement, de la pyrrhotine, assez abondante par points. Les analyses montrent que le phosphore fait à peu près complètement défaut : ce qui suffirait à différencier ce gisement de ceux que nous étudierons plus loin à Kirunavara. Le spinelle, remarquablement fréquent, appartient à deux temps de consolidation distincts : de grands individus zonés, de 1 à 5 millimètres, ont cristallisé avant la magnétite et l'ilménite; d'autres, 50 à 100 fois plus petits et non zonés, à peu près en même temps que ces minerais. La cristallisation de l'olivine est ordinairement antérieure à celle de la magnétite. Cette présence du ' spinelle, qui correspond à une teneur en alumine encore assez sensible, est un rapprochement avec les gisements de Taberg et Ransberg, en Smaland. La ségrégation s'est faite par diminution de la silice, de la chaux et dos alcalis, concentration du titane, du chrome, du fer, du manganèse et de la magnésie. Quand on examine un peu plus en détail l'allure du gisement, on est aussitôt frappé par le contraste que présente son irrégularité avec les lentilles ou amas interstratifiés des autres gisements Scandinaves. C'est un ensemble assez confus de veines, qui sont très loin d'avoir toutes la direction générale de la masse et présentent des plongements trop variés pour pouvoir être figurés sur une carte. D'après Petersson, on semble avoir affaire à une puissante brèche avec d'énormes morceaux de minerai entourés de roche stérile. Les contacts du minerai et delà roche encaissante se font brusquement, sans l'intermédiaire de ces gangues à minéraux ferrugineux (hypersthène, pyroxène, grenat, amphibole, etc.), que Ion retrouve si souvent en Suède et que l'on appelle le skarn.
SiO 2 ÏiO 2 A1 2 0 3 CVO» Fe 2 0 3 FeO MnO MgO CaO K2 0 Na2 0 Ph 2 0 3 H2 0
i 54,06 0,39 20,01 )) »
0,04 )>
0,41 9,93 0,57 4,68
n 47,37 0,25 23,22 0,39 »
0,42 0,28 8,67 6,86 0,63 3,2b
»
»
0,66
3,25
m 4,08 14,25 6,40 0,20 33,43 34,58 0,45 3,89 0,65 0,15 0,29 0,016 1,32
Le minerai III, appelé par Petersson une titano-magnétite-spinellite (*), est exclusivement du minerai noir (svartmalm) ; il comprend, comme minéraux constituants, par ordre d'importance décroissante : de la titano-magnétite (poids spécifique, 4,96 ; environ 9 p. 100 de ÏiO 2 ) ; de l'ilmél nite (poids spécifique, 4,55 ; environ 45 p. 100 deTiO 2 ) ; du spinelle vert (pléonaste ou hercynite) ; de l'olivine ; un minéral de la famille du pyroxène (probablement de (*) Ce minerai se distingue par là légèrement du type Taberg, qualifié de magnétite-olivinite, et du type Ekersund, ou ilménite-norite.
Tome IV, 1903.
5