Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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L'ORIGINE ET LES
CARACTÈRES
Il se distingue par là totalement des gîtes ordinaires de Suède, dont il sera question plus loin, gîtes interstratifiés dans les terrains cristallophylliéns, et il est impossible de lui appliquer, au moins sans une discussion très sérieuse, la théorie d'un dépôt sédimentaire métamorphique, ordinairement adoptée pour ces autres gisements. Par suite de ces conditions spéciales, son origine reste encore très obscure et très discutable ; de nombreuses théories ont été déjà mises en avant pour l'expliquer, sans qu'aucune s'impose par son évidence. Il est, dès lors, nécessaire de regarder 1 les choses d'un peu près et d'entrer dans quelques détails. Une carte géologique au 1/2.000.000° de la province de Norrbotten a été publiée en 1892, par M. Svenonius (*). Tout récemment, la carte géologique d'Europe au 1 /1.250.000 e a donné la feuille contenant cette région, en mettant à profit les derniers travaux. Ces documents, qui ont servi à leur tour pour la fig. 3 de la Pi. III ci-jointe, montrent la position de Kirunavara sur un amas de porphyre N.S., qui vient s'intercaler dans une grande formation do gneiss et de granité avec roches vertes. Vers l'Est, au dolàde Vittàngi et Gellivara, le granité tend à dominer; vers l'Ouest, ces terrains cristallins viennent butter contre les terrains siluriens et algonkiens (précambriens), dont ils sont séparés parune ligne N.E.-S.O. très caractéristique, qui coupe en deux, transversalement, les innombrables lacs de la région, notamment le Torne-Tràsk et le Hornafvan (75- kilomètres au Sud de Routivara) (**). Le premier regard jeté sur cette (*) SVENONIUS, Om berggrunden i Norrbottens Lan (Sveriges geologiska Undersbkning, n" 126; 1892). (**) M. Suess a récemment insisté (Face delà terre, t. Il, p. 81 ; t. III, p. 521) sur le rôle de cette ligne séparative, dite glint, le long de laquelle s'est faite, d'après Tornebohm, un chevauchement de terrains, venantde l'ouest (groupe de Seve, ou schistes d'Are, c'est-à-dire quartzites, phyllades, gneiss, amphibolites, etc., sur le silurien), que l'on constate, par exemple, à l'Areskuttan et qui atteint des proportions tout à fait extraordinaires (90 à 100 kil. de large, sur 9 degrés de latitude). Vers l'Ouest, le chevauchement horizontal se rattache à la chaîne plissée.
DES
GISEMENTS
DE FER
SCANDINAVES
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carte montre aussitôt ce fait, tout d'abord imprévu, que les trois principaux gisements de fer du Norrbotten, Routi--
vara, Kinmavara, Gellivara, se trouvent dans trois terrains différents, porphyre, gneiss, silurien, et semblent, par suite, malgré leur rapprochement, malgré toutes leurs