Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
vara) ; 3° sédimentation proprement dite — avec origine possible, mais, en tout cas, lointaine, de départs ferrugineux éruptifs — (Gellivara, Gràngesberg, etc.). Elle serait de nature à établir une certaine analogie entre ces gisements de fer Scandinaves et les grands gisements cuprifères, à peu près contemporains, que présente, de l'autre côté de l'Atlantique, dans une région homologue à tous égards, le Lac Supérieur (*) : gisements, pour lesquels de semblables difficultés d'interprétation apparaissent, et dans lesquels on trouve, tantôt avec des caractères sédimentaires, tantôt avec des apparences intrusives, des couches cuprifères intercalées de même au milieu d'une série précambrienne de porphyres (**). J'ajoute que la localisation des veines d'apatite, peutêtre accompagnées d'hornblende, ilménite et sphène, a pu constituer une dernière phase de la formation ferrugineuse, postérieure au dépôt du minerai do fer, déjà phosphoreux par lui -même, dans lequel elles se sont localisées suivant des sortes défilons-couches : filons analogues à ceux qui existent ailleurs (Oddegaarden, etc. ), sans y être accompagnés aussi abondamment de fer. Ces veines, dans (*) On sait quel est le développement des minerais de fei autour du Lac Supérieur, en Minnesota, Michigan, etc. Ces minerais, dont je redirai quelques mots plus loin, sont, au moins sous leur aspect actuel, très différents de ceux de Scandinavie. Ce sont, en effet, des hématites rouges, en moyenne peu phosphoreuses (jaspilites du Vermilion, minerais sableux du Mesabi, etc. 1 , intercalées au milieu de terrains, qui, malgré leur âge, ontarien ou taconique, ont gardé l'aspect sédimentaire beaucoup plus net qu'en Suède. Il paraît d'ailleurs bien difficile, sinon impossible, d'établir des rapprochements à distance entre les divers ternies, peut-être Irès nombreux, des séries précambriennes, que l'on voit bien se succéder localement, mais dont les caractères extérieurs, sur lesquels on a établi des rapprochements d'un pays à l'autre, sont dus, non à leur âge, mais à leur degré de métamorphisme. (**) La relation apparente de ces gisements avec des porphyres fait également songer à certains grands gisements de plomb, localisés au contact de porphyres, tels que Leadville, au Colorado, ou Bulgar Uagh, dans le Taurus Cilicien. J'indiquerai tout à l'heure un rapprochement du même genre ave les pyrites de ltio-Tinto.
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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
toute hypothèse, seraient antérieures au porphyre suivant, dans lequel on ne les retrouve pas. A côté de cette théorie, combinant la sédimentation aveclapneumatolyse, qui me paraît en somme la plus vraisemblable, on a proposé, ou l'on peut imaginer, diverses autres hypothèses : ségrégations acides, filons éruptifs ou métallifères, sédiments pincés dans une faille, etc. , etc. . . Je vais résumer ici celles qui supportent le mieux la discussion. 1° L'idée d'une ségrégation acide a été développée par M. Hogbom (*), qui a rapproché ces gisements de ceux de l'Oural (Blagodat, etc.), en imaginant qu'il y avait eu là un simple départ profond, analogue, pour les roches acides ou neutres, à celui que nous avons étudié plus haut pour les roches basiques deTabcrg, Alno, etc., mais s'en distinguant par une bien moindre teneur en titane. Plus récemment, M. Beck a repris cette opinion dans un ouvrage sur les gîtes métallifères. Il semble, en effet, et je le rappelais à l'instant, que, parfois, pour d'autres gisements, un départ ferrugineux se soit fait dans des roches relativement acides ; on constate quelque chose de ce genre dans les phénomènes volcaniques actuels ; on observe de l'hématite au voisinage des granités (Pyrénées, etc.), et je viens d'indiquer tout à l'heure que l'on pouvait, plus généralement, attribuer un rôle, dans la cristallisation du fer, à un départ chloruré ; mais, précisément, dans le cas de ces roches acides, l'intervention des minéràlisateurs, et notamment des minéràlisateurs chlorurés, parait indispensable, c'est-à-dire qu'il doit y avoir eu, suivant le terme consacré, pneumatolyse, phénomène plus ou moins analogue aux venues filoniennes, ainsi que nous l'avons supposé précédemment, et non différenciation proprement dite, liquation en vase clos et en profon(*)
HOGBOM,
Sur les minerais de fer de l'Oural en relation avec des
roches syénitiques (en suédois) ifieol. Fôren. Fôrh., XX,
1898).