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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

On pourrait toutefois, et c'est ce que j'ai indiqué dès le début, supposer que l'amas de Kirunavara est un ancien amas pyriteux, comparable à celui de Rio-Tinto, — lui aussi, je le rappelle, en contact avec des porphyres. — On sait que l'origine de ces amas pyriteux du type Rio-Tinto est regardée : par les uns, comme filonicnne ; par les autres, comme sédimentaire. Supposons, sans préjuger son origine, un tel amas soumis à un métamorphisme, d'abord désulfurant et peroxydant, puis réducteur, et la pyrite se transformera en magnétite. Rio- Tinto deviendra d'abord la Tafna, puis Kirunavara. Cette idée d'un métamorphisme, en définitive oxydant, exercé sur des dépôts d'abord sulfurés, est une de celles sur lesquelles nous reviendrons incidemment pour l'ensemble des gîtes ferrugineux suédois. 5° Enfin, je tiens à indiquer en terminant la possibilité (assez plausible en somme) d'un lambeau sédimentaire tombé et pincé entre doux failles dans une coulée porphyrique, par-dessus laquelle il se serait d'abord déposé, et qui aurait été plus tard cassée et repliée. Bien qu'une telle conception étonne au premier abord, on doit se rappeler que, sans sortir de notre Plateau Central français, on peut observer, en divers points, du terrain houiller présentant, en plein porphyre, l'aspect d'un dyke filonien vertical. Le • cas de Sincey en Morvan est bien connu ; j 'en ai retrouvé un autre semblable, dans de très petites proportions, àGouzon, dans la Creuse. Si le mode de formation dos sédiments houillers pouvait être douteux comme celui des amas de magnétite, on aurait, sans doute, à Sincey comme à Gouzon, imaginé les phénomènes les plus romanesques et les plus bizarres, filons, ségrégations, etc., ainsi que nous sommes réduits à le faire pour Kirunavara. Inversement, la comparaison mènerait à admettre, pour Kirunavara, une théorie sédimentaire assez simple, qui n'est pas sans quelque rapport avec celle proposée plus haut, mais

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qui paraît expliquer moins bien les brèches de magnétite dans le porphyre du toit (*). C.

— DESCRIPTION SPÉCIALE DES GISEMENTS DE MAGNÉTITE.

Je reviens maintenant sur la description plus détaillée et plus industrielle des gisements de magnétite proprement dits. Ainsi que je l'ai dit en commençant, la reconnaissance de ces gisements résulte, non seulement de l'examen superficiel, qui permet d'en voir la plus grande partie sur la crête même des deux collines de Kirunavara et de Luossavara, mais aussi de très nombreux sondages au diamant exécutés sur les flancs de cette masse de magnétite (**) et (*) On ne doit pas oublier que la différence entre les porphyres du toit et du mur est, en réalité, assez faible et comparable à celles qu'on peut observer en étudiant diverses parties d'une même coulée éruptive. Cette objection pétrographique étant donc écartée, une^semblable hypothèse irait assez bien avec les remaniements et chevauchements dont témoigne cette région. Je rappelle seulement ici que les premiers géologues ayant étudié Kirunavara, Hummel, Gumtelius et Fredholm, ont méconnu la véritable nature du -porphyre encaissant, qu'ils ont considéré comme un hâlleflint sédimentaire, passant à un hâlleflint schisteux, recouvert par des quartzites. Plus tard, en 1879, Tôrnebohm examina ces hâlleflint schisteux, qui sont les derniers niveaux (5 et 6) décrits précédemment, et les reconnut commodes roches élastiques, conglomérats, grauwackes schisteuses et schistes argileux. (**) Ces sondages au diamant sont exécutés à forfait par une société spéciale, la « Svenska Diamant Bergborrnings Aktiebolaget », qui, depuis 1886, en a pris la direction dans toute la Suède. A Kirunavara, on paye 22 francs par mètre courant de sondage à cette société; mais celle-ci ne fournit que l'engin et deux hommes pour le manœvrer; tout le reste est à la charge de la mine, en sorte que le sondage coûte réellement de 35 à 50 francs le mètre. Ces sondages ont 33 millimètres de diamètre, et on en a fait jusqu'à 157 mètres de profondeur. Dans le porphyre, on avance environ de 1 mètre en dix heures ; de 5 à 0, dans les roches plus tendres. La tige, qui porte douze diamants, tourne