Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
tite est à peu près entièrement compacte et dépourvue de stériles. Étant donné son inclinaison générale vers la vallée et sa situation si avantageuse à flanc de coteau, on a supposé qu'on pourrait l'exploiter sans avoir plus de un dixième de stérile dans le tout-venant. D'autre part, ce minerai est un mélange presque absolument pur do magnétite et d'apatite, qui, à l'exception d'un peu de titane, ne contient que des traces d'autres substances étrangères (*). Par contre, à côté de ces avantages, le minerai présente de graves défauts. Tout d'abord, ainsi que nous allons le voir, l'irrégularité de sa teneur en phosphore est extrême et d'autant plus gênante que très souvent elle ne se décèle pas, comme à Gellivara, par l'aspect extérieur et ne semble donc pas pouvoir permettre un triage par qualités : triage, que les exigences commerciales rendraient cependant nécessaire. A l'usage seulement, on peut espérer transformer les résultats des analyses chimiques en certaines indications pratiques, qui permettront de dresser un personnel d'ouvriers à cette séparation (**). La séparation magnétique est également impraticable avec des minerais, où l'apatite est à grain aussi fin et aussi intimement mélangée à l'oxyde de fer. En outre, la compacité du minerai est un défaut phy(*) On trouvera toute une longue série d'analyses dans le mémoire de M. LUXOBOIIM, The Iron ore fields at Kirunavaara and Luossavara. Je crois inutile de les reproduire ici et me bornerai à en donner les conclusions. (**) D'une façon générale, on sait que la teneur minima des fontes Thomas en phosphore ne doit pas descendre au-dessous de 1,70 p. 100, sans quoi les opérations manqueraient de chaleur. Une teneur trop élevée oblige à des additions de chaux excessives et augmente le déchet notablement. La présence du silicium permet de diminuer la proportion de phosphore pour l'affinage, mais augmente la quantité de scorie. En Meurthe-et-Moselle, on apprécie spécialement une teneur de 2 p. 100 d'acide phosphorique dans les minerais à 42 p. 100 de fer, ou 2 de phosphore p. 100 de fer : ce qui, dans la fonte, amène à 1,80 p. 100 de phosphore, ou, si l'on veut faire l'affinage en seconde fusion, permet d'arriver à 2,2.
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siquo, auquel on songe à remédier par un grillage préalable. Jointe à la teneur en titane dont il va être question, cette compacité rendra le minerai plus difficilement fusible et augmentera donc la dépense de combustible au haut fourneau (*). Si l'on entre un peu plus dans le détail, on voit, d'après les analyses de M. Lundbohm, que, sur 171 prises d'essais faites en 1896 et 1897, on en a trouvé 7,
ou
6 p. 100 du total
avec 45 à 50 p. 100 de fer
11
12
55 à 60
23
21
60 à 67
— —
26
23
—
67 à 69
—
25
23
—
69 à 70
—
Ifi
H
avec plus de 70
—■
c'est-à-dire que 58 p. 100 des prises d'essai renfermaient plus de 67 p. 100 de fer. Il ne faut toutefois pas en conclure que la proportion serait la même pour l'ensemble du gisement; car les travaux de recherche, où ont pu être recueillies les prises d'essais, ont été surtout placés sur des minerais riches en fer et pauvres en phosphore, dont on désirait constater l'extension. Impuretés. — En ce qui concerne les impuretés, la seule, (*) Dans cet ordre d'idées industriel, que je me contente de mentionner ici incidemment, il y a lieu de signaler : la rigueur du climat, qui arrêtera le travail au minimum un mois par an ; la brièveté des jours pendant toute la période d'hiver et les difficultés de recrutement des ouvriers (environ 2.200 hommes, ou 6 à 7.000 âmes, pour un tonnage prévu de 1.200.000 tonnes). L'exploitation réellement active ne devant d'ailleurs commencer que cette année même (1903), il existe encore beaucoup d'inconnu dans tous ces problèmes pratiques. Les traités passés avec les usines comportent, dit^on : en 1902, une production de 900.000 tonnes; en 1903, de 1.800.000 ; en 1904, de 1.900.000. Un minimum de production de 1.200.000 tonnes a été garanti à l'Etat. Le prix de revient annoncé par la Compagnie dans ses circulaires comporte les éléments suivants : extraction, 1 fr. 40 ; — transport à la mer, 2 fr. 80 ; — chargement à bord, 0 fr. oO ; — fret jusqu'aux ports allemands, de 5 à 7 fr. 50 ; — soit, dans les conditions de fret défavorables, 12 fr. 20.