Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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L'ORIGINE ET LES CARACTERES

la Pl. V : lentilles qui, toutes, sauf en deux ou trois points de torsion, plongent vers le Sud, avec des inclinaisons variables, mais toujours très voisines de la verticale. Au Nord, on a surtout, de l'Ouest à l'Est, les amas du Johan, Valkomman, Hermelin, Linné, Sofia, Tingvalls kulle; au Sud, Hertigcn, Kapten et Fredrikas. On peut voir, sur le plan d'ensemble, la façon dont ce système de lentilles, tantôt semble s'effiler en une seule veine, tantôt accumule les couches parallèles sur un même point. Les gisements, dont on. trouvera les noms sur la Pl. Y et qui seront décrits un peu plus loin, ne se suivent pas régulièrement à un ou plusieurs niveaux constants, mais empiètent et chevauchent les uns sur les autres. C'est une disposition, qui se reproduit également dans le détail. Chacune des lentilles métallifères, envisagée isolément, ne saurait être considérée a priori comme formée dominerai massif; elle se subdivise, à son tour, comme le fait la zone métallifère elle-même, en une série de veines plus petites avec minces intercalations de gneiss, veines grossièrement continues, bien que séparées par des joints stériles, et chevauchant souvent les unes sur les autres comme lès grandes lentilles. Il est difficile aujourd'hui de déterminer ce qui, dans cette allure, peut revenir aux conditions do dépôt primitives et ce qui a pu, au contraire, être déterminé parles accidents postérieurs à la formation. Ces accidents, nous en avons la preuve directe dans les brèches à hornblende et skarn, qui sont un des éléments caractéristiques de la région, ainsi que dans nombre de plis, de décrochements, de failles, qui coupent et rejettent lo minerai. Ils sont surtout visibles, sous cette forme, aux deux grands points d'inflexion, marqués par les gîtes de Johan à l'Ouest et de Tingvalls kulle à l'Est, où nous allons les étudier ; mais, en outre, ils se traduisent par un remarquable système de filons granuli tiques, qui recoupe

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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

à la fois les gneiss et les minerais, ici comme dans tous les gisements. suédois. Ces roches transversales, dont les filons sont d'autant plus manifestes que leur teinte rose tranche sur la couleur sombre des minerais, sont ordinairement qualifiées par les Suédois do granités ou de pegmatites. Elles se rattachent au groupe que nous appelons en France des granulites, mais avec des caractères très spéciaux, qui peuvent, comme je le remarquais tout à l'heure, tenir à la profondeur plus grande de leur formation et, par suite, à la moindre abondance des principes minéralisateurs fluorés dans leur cristallisation. Le mica blanc, si normalement contenu dans les roches semblables du Plateau Central qu'il peut servir à les caractériser, fait ici, nous l'avons dit, à peu près défaut ; je ne crois môme pas en avoir jamais vu dans aucune de ces roches de Laponie. Toujours, par conséquent, il s'agit de roches uniquement composées de quartz et de feldspaths (parmi lesquels abonde le microcline), ayant une structure, soit granitique, soit euritique ou elvanique, et souvent assez riches en soude. Ces granulites et pegmatites, malgré leur caractère filonien incontestable, prennent, en bien des cas, une allure interstratifiée, et leur direction générale est conforme à celle des minerais de fer, que leur zone suit de près. Je serais assez porté à croire qu'elles ont dû avoir une influence sensible sur l'allure actuelle des minerais, tant par laréduction résultant des hydrocarbures, qu'elles semblent, comme nous le verrons, avoir contenus en abondance, que par une introduction possible de phosphore en rapport avec leur propre richesse fréquente en apatite (*). La pénétration (*) Quand nous reviendrons spécialement sur la question de l'apatite, nous verrons qu'il existe de nombreux exemples de granulites ou pegmatites à apatite, parfois avec oligiste comme, à Valkomman. On a quelquefois essayé de l'expliquer par un simple phénomène de sécréTome IV, 1903.

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