Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
minerai est de la magnétite et celle-ci, à grains cristallins beaucoup moins apparents, bien plus homogène, est aussi beaucoup moins phosphoreuse. C'est là que se trouvent, par endroits, les minerais tout à fait purs en phosphore, sur lesquels ont été faites toutes les anciennes tentatives d'exploitations, depuis le début du xvm° siècle. Peut-être faut-il chercher un lien entre ces divers indices d'un métamorphisme plus accentué et l'abondance particulière des granulites, qui forment même un gros dyke au Sud, ainsi que la présence générale, au toit et au mur, d'un gneiss granulitisé bréchoïde, mêlé de hornblende et parfois de magnétite et constituant le skarn. Enfin, nous allons avoir à signaler quelques signes d'une altération tout à fait superficielle et récente, caractérisée notamment par le développement de zéolithes.
Granulite àliornllrad
Ouest
FIG .
18 . — Plan théorique à Selet (Gellivara).
La petite lentille isolée de Selet a une forme assez spéciale, dont la fig. 18 peut donner l'idée. Vers l'Ouest, une galerie d'accès montre de la granulite rose à hornblende abondante, avec nombreux fragments bréchiformes entourés d'épidote et de hornblende ; puis on passe au gneiss granulitique confus et, vers l'Est, en N, on trouve un mélange complexe de pegmatito rouge à gros éléments, avec de l'apatite verte, de la hornblende et de la magnétite, qui compose le skarn. De ce côté, la lentille se divise en une sériede veinesminces intercalées dans la magnétite. Au Sud, en M, on peut voir, dans la magnétite même, une veine
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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES m
Est-Ouest de granulite blanche de 0 ,10 de large, et la magnétite, au voisinage, est remarquablement chargée de pyrite, qui pourrait donc avoir été apportée par cette venue filonienne, ainsi que nous sommes amenés à le supposer également pour une partie de l'apatite. C'est dans les fissures de cette granulite qu'il a cristallisé une zéolithe radiée. Nous arrivons enfin à la dernière zone, la plus anciennement exploitée, qui comprend les tranchées à' Hertigen, Kapten et Fredrikas. LaPl. VI montre, en plan et en coupe, les dispositions générales de ce groupe, qui apparaît formé de trois lentilles très voisines l'une de l'autre, mais séparées par ce mélange confus et bréchiforme de granulite, hornblende, etc.; que nous avons déjà rencontré à Selet'; on peut y voir également l'allure des grands filons do granulite rose très rectilignes, qui recoupent l'ensemble. Contrairement à ce que nous avons observé dans la zone Nord, les minerais sont ici assez purs et comparables à ceux delà Suède Centrale; ce sont des magnétites compactes, sans mélange ordinaire d'apatite, quoiqu'on renfermant parfois quelques cristaux vert clair disséminés et appartenant aux deux variétés A et B. Des traces de pyrite n'y sont pas absolument exceptionnelles. L'exploitation à ciel ouvert de ces lentilles est à peu près terminée, et l'on y commence des travaux souterrains (*). (*) Je donne, à ce propos, quelques chiffres relatifs à l'exploitation de Gellivara. Pour abattre 800.000 tonnes en 1890, on employait 1.100 ouvriers, dont 500 foreurs, 600 rouleurs et chargeurs, 80 boiseurs, 200 charpentiers, forgerons et ouvriers divers, 30 mineurs employés en recherche. A Tingvalls kulle, chaque homme abat par jour 10 à 12 tonnes de minerai, plus 30 pour 100 de stérile, soit 15 à 16 tonnes de toutvenant. A Hertigen, un homme fait, au maximum, 3 à 4 tonnes. Le prix des foreurs est de 7 francs pour un travail de douze heures ; les rouleurs gagnent 4fr. 90 à 5 fr. 60 par poste de huit heures; une galerie ordinaire de 2'", 20 sur 2™, 20 coûte 84 francs le mètre dans la magnétite, 100 à 120 francs dans le gneiss. La force motrice utilisée à Gellivara est fournie par une station cenTome IV, 1903.
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