Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
Page : Image 77
Révision de 21 févr. 2015 16:19:06, edited by Anonymes
146
L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
d'où l'on tire, sur environ 400 mètres de long et 50 à 60 mètres de largeur moyenne (soit près de 20.000 mètres carrés de superficie), 400.000 tonnes de minerai par an pour un approfondissement d'à peine 6 à 7 mètres. Puis vient, vers le Sud, la petite tranchée de Storbotten et celle, beaucoup plus grande, de Hredsjobrottet. Immédiatement au mur, c'est-à-dire à l'Ouest de cette grande traînée ferrugineuse, s'en trouve une plus étroite, de 5 à 6 mètres seulement, composée surtout d'hématite, que l'on voit également sur le plan de détail. 2° Plus à l'Ouest, c'est-à-dire au mur, une autre zonè comprend, dans le Nord, deux traînées étroites : l'une à 100 mètres Ouest de la première (Norra Mosa gr., Sôr gr., etc.), que prolonge peut-être, vers le Sud, l'étroite traînée dont je viens de dire un mot; la seconde (Hammargr., Buskgr.), à 100 mètres encore à l'Ouest do la précédente. Après une interruption à l'aplomb du Skàrpningen, on retrouve, à l'Ouest de Lredsjobrottet, deux traînées semblables, dont la plus occidentale comprend les petites mines de Mor Grufvan et Pickgrufvan et dont l'intermédiairé paraît se prolonger jusqu'à l'extrême limite Sud du champ d'exploitation vers Ivarrànan, Vattenflaskan, ou Granlund. Ces petites lentilles secondaires sont celles qui fournissent les minerais les plus purs et sur lesquelles ont, par suite, porté surtout les anciens travaux, généralement abandonnés en ce moment. On en extrait en tout à peu près 50.000 tonnes de minerais Bessemer, qui sont consommés dans les usines suédoises de Domnarvet, Ludvika, etc., tandis que les grandes lentilles de l'Est donnent 6 ou 700.000 tonnes de minerais phosphoreux, à 1,5 p. 100 de phosphore en moyenne, exportés en Allemagne (*).
(*) Les prix de vente variaient en 1899 (sur la mine) de 1 à 9 francs pour les minerais phosphoreux à 13 ou 14 pour les minerais purs et même
147
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
]>. Description géologique. — Les roches, qui encaissent les gisements de Grangesberg, sont classées, d'une façon générale, par les géologues suédois, dans la catégorie de ce qu'ils appellent des granulites (leptynites françaises) (quartz, orthose, plagioclase et mica). La visite des travaux les montre un peu plus variées qu'on ne s'y attendrait. En général, ce sont des gneiss rubanés à grain fin, surtout formés de quartz et de mica, avec peu de feldspath. Ailleurs, l'exagération du quartz ou du mica les fait passer à des quartzites ou à des micaschistes (toit de Bergsbo). Il est peut-être permis de les considérer comme des calcaires plus ou moins schisteux, silicifiés et métamorphisés. Ces couches de quartzites micacés ou do gneiss, quand elles sont mises à nu'par les grandes tranchées à ciel ouvert, apparaissent remarquablement continues, seulement un peu gondolées ou cassées par quelques rejets; le minerai n'y lance jamais d'apophyses latérales : ce qui arriverait sans doute, si l'on avait affaire à une série défilons-couches. En résumé, le caractère sédimentaire paraît nettement accusé dans les gîtes de Grangesberg et c'est là une indication en faveur de l'origine sédimentaire des gîtes de Gellivara, que nousvenons d'étudier et qui leur ressemblent tant. La continuité en profondeur de lentilles ou de veines très minces, comme celles du Sud (Granlund, Vattenflaskan, etc.), inclinées à 50 ou 60° et suivies à plus de 300 mètres on profondeur, est évidemment un indice assez 17 pour ceux de Bjôrnsberget, qui ont l'avantage d'être, en même temps, calcaires. La production de Grangesberg s'est accrue, depuis dix ans, dans les proportions suivantes :
1889
1890
1891
1892
1893
1894
1895
1890
1897
1899
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
environ
131.000 105.000 208.000 258.000 270.000 401.000 'i7B.OOO 639.000 029.000 800.000