Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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L'ORIGINE
ET
LES
CARACTÈRES
concluant ; de même, les alternances de leptynite et magnétite en zones minces, ou encore la structure microscopique des minerais, qui montre la magnétite tantôt englobée parle quartz et le feldspath, tantôt les englobant, c'est-à-dire cristallisée dans les mêmes conditions qu'eux. Cependant si, pour les couches minces, la théorie sédimentaire s'impose presque, on éprouve, au premier abord, quelques difficultés à s'expliquer, dans cette hypothèse, la formation des grosses- masses de magnétite, au milieu desquelles courent des bandes transversales de roches stériles, comme celles qui figurent en XYouen XZ,sur le plan, dans la tranchée de Bergsbo et qui arrivent à former des boucles complètes. La bifurcation du point X est particulièrement frappante à cét égard, quand on visite les travaux. A la réflexion, il semble, au contraire, qu'un pareil fait soit une confirmation indirecte de la même théorie. Les amas de dimensions exceptionnelles sont, en effet, généralement concentrés, ici, comme à Gellivara (Tingvalls kulle, Johan), sur des points, où les couches doivent avoir subi une compression, un refoulement dans le sens de leur longueur. Les boucles, formées par les intercalations de couches stériles, semblent le résultat d'une telle compression, exercée sur deux strates d'abord parallèles, qui aura eu pour effet d'accumuler entre elles une masse ferrugineuse empruntée à une strate intermédiaire primitivement assez longue, de même qu'à Tingvalls kulle (Gellivara), c'est sur un coude brusque des couches que s'est faite cette accumulation. Nous retrouverons quelque chose d'analogue à Norberg. Le même caractère schisteuxetzoné, qui nous frappe ainsi dans l'ensemble, se retrouve également dans le détail (*). (*) Les géologues suédois et allemands attachent une grande importance à la conformité de détail entre les schistes sinueux et les minerais encaissés pour prouver leur contemporanéité (Voir, par exemple, le cas du Kammelsbcrg). Cette conformité de détail, loin de me sembler aussi
DES
GISEMENTS
DE
FER
SCANDINAVES
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Enfin l'origine sédimentaire convient également bien pour expliquer la grande différence que présente la large zone de l'Est, de plus en plus phosphoreuse, quand on va vers l'Est, avec les zones minces de l'Ouest, pures en phosphore : cola est tout naturel si l'on a affaire à une série do dépôts successifs et indépendants, répartis sur une épaisseur de 3 à 400 mètres de terrains sédimentaires. La coupe du gisement de Bergsbogrufvan est instructive à cet égard (coupes 2, 3, 4, Pl. VII). Au mur, on a, d'abord, 4 à 5 mètres d'hématite schisteuse assez pure (à 0,10 ou 0,50 de phosphore), puis 20 mètres d'hématite cristalline à grain fin tenant 1 p. 100 de phosphore; celle-ci se charge de plus en plus de magnétite; puis vient la magnétite proprement dite, qui, vers son toit, arrive à tenir jusqu'à 6 p. 100 de phosphore. Cette accentuation do la teneur en phosphore coïncide donc là, pour une cause ou pour une autre, avec le passage de l'oligiste à la magnétite. L'origine de ce dernier fait est elle-même difficile à démêler, et, tout on étant porté à admettre que cette différence doit tenir surtout à un inégal métamorphisme, on ne voit pas bien les causes de cette inégalité elle-même. Il est cependant un phénomène, dont l'influence, à cet égard, est caractéristique et intéressante à signaler : c'est le rôle des filons de pegmatite, passant à des filons de quartz, qui, ici comme à Gellivara, comme dans la plupart des mines de fer suédoises, recoupent les minerais avec des directions et des inclinaisons diverses, parfois presque horizontales, en se bifurquant et ramifiant, ainsi qu'on peut le voir sur le plan. démonstrative comme preuve d'une origine sédimentaire des minerais, me paraît, au contraire, bien plus facilement explicable par une imprégnation postérieure des schistes antérieurement froissés et pliés, pénétrés par les solutions aqueuses dans tous les interstices, entre leurs feuillets. Ce n'est pourtant pas une raison pour aller jusqu'à la considérer comme exclusive de la théorie sédimentaire.