Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
Page : Image 96
Révision de 9 févr. 2015 00:26:05, edited by Anonymes
184
L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
on trouve des minerais plus purs, associés au calcaire.
berland et du Lancashire, de Bilbao, de l'île d'Elbe et du
Il serait d'autant plus téméraire de vouloir tirer do ces
185
faits une loi théorique quelconque, que, par suite dos ren-
Banal, etc. ; c) Soit encore des minerais
versements possibles, nous ne saurons jamais en réalité si
phisme,
le toit actuel des couches correspond bien au toit primitif
que ceux de Marquette, Vermilion et
et n'était pas, au contraire, le mur à l'époque du dépôt. La seule chose qu'il est peut-être permis de retenir de
Supérieur, les agatisés do Privas, etc. ; d) Soit enfin des gîtes d'altération superficielle, repré-
l'ensemble des faits, c'est l'existence assez fréquente de
sentant peut-être des chapeaux de filons sulfurés, tels que
strates déterminées
particulièrement
ceux de la Tafna et du Djebel Ouonza en Algérie, ou de Ta-
phosphoreuses, ou spécialement pures : ce qui semblerait
barca en Tunisie, qui passent pourtant déjà au groupe IL
et continues,
ou
bien correspondre avec l'hypothèse sédimentaire, que nous avons adoptée relativement à ces dépôts ferrugineux.
accompagné
ayant subi un métamor-
d'une altération superficielle, tels Mesabi au Lac
Il semble donc que des minerais à égale teneur primitive en phosphore aient pu s'épurer par deux genres
Si, pour s'éclairer sur ces phénomènes d'interprétation
de réactions, en rapport assez intime l'une avec l'autre :
difficile, on abandonne les minerais de fer Scandinaves et
tantôt le métamorphisme, favorisé par le contact de bancs
l'on envisage l'ensemble des minerais de fer, sédimentaire»
calcaires, ainsi que nous lo supposions tout à l'heure pour
ou filoniens, exploités dans le monde, on peut adopter une
la Suède ; tantôt l'altération superficielle sous l'action des
classification des minerais d'après leur teneur en phosphore,
eaux chargées d'oxygène et d'acide carbonique, altération,
analogue à celle que nous avons vu appliquer à Gellivara,
également d'autant plus complète qu'une gangue calcaire
c'est-à-dire distinguer ces minerais en cinq catégories:
ou dolomitique l'a favorisée. On peut ajouter qu'un grand nombre de minerais ferru-
I, au-dessous de 0,02 do phosphore ; II, entre 0,02 et 0,05 ; III, entre 0,05 et 0,1 ; IV, entre 0,1 ot 0,8; V, àplusdcO,8.
gineux non sédimentaires et plus ou moins directement
D'un tableau que j'ai préparé on suivant ce principe,
reliés aux manifestations éruptives paraissent purs en phos-
ressortent, en résumé, les conclusions suivantes : 1° Dans le groupe I, le
plus pur
en
phore : soit des gîtes de ségrégation (*), sous forme de
phosphore, se
magnétites ou de titano-magnétites ; soit des filons et amas
trouvent à peu près exclusivement des minerais à gangue
filoniens do sulfure de fer (la présence du soufre abondant
calcaire, souvent, en
manga-
paraissant, dans une certaine mesure, contradictoire avec
a) Soit des minerais recristallisés dans des calcaires
celle du phosphore). Nous allons voir qu'au contraire, dans la presque totalité
métamorphiques, tels que ceux de Dannemoraou Persberg
des minorais de fer sédimentaires, le phosphore paraît
en Suède, les minerais à gangue calcaire de Norberg, ceux
avoir été associé originellement au fer en proportions plus
de Mokta-el-IIadid en Algérie, de Krivoïrog en Russie;
ou moins fortes et ne s'en être séparé ultérieurement,
même temps, riches
en
nèse :
b) Soit des minerais substitués à des calcaires (des hématites
provenant
de
carbonates
et,
quand il l'a fait, que par quelque réaction métamorphi-
probablement
même, primitivement, de pyrites), tels que ceux d'Eisenerz enStyrie, du Canigou, de la province de Murcie, du Cum-
(*) Le cas de Kirunavara est beaucoup trop mystérieux pour pouvoir entrer en ligne de compte ici, d'autant plus qu'il peut correspondre luimême, comme on l'a vu, à une sédimentation.