Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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L'ORIGINE
ET
LES
CARACTÈRES
par une forte teneur en titane, semblaient résulter d'une ségrégation directe, exercée en profondeur sur des magmas basiques : le plus souvent, sur des gabbros, connue à Taberg, Routivara, etc.; exceptionnellement, sur des syéj nites néphéliniques, à Alnô. Nous avons également insisté sur les conditions tout à fait anormales, dans lesquelles la masse de magnétite de Kirunavara vient s'intercaler entre deux coulées d'orthophyre sodique. Mais, si on laisse de côté ces quelques gisements spéciaux, dont l'origine a été suffisamment discutée pour n'avoir plus à y revenir, l'immense majorité des gisements de fer suédois se présente à l'état d'amas lenticulaires intercalés dans des terrains métamorphiques. Ce sont les conditions de dépôt et le mode de formation de ces amas, qu'il convient d'examiner ici. Tout d'abord, et pour nous en tenir au fait essentiel, Y origine sédiment aire de ces amas ferrugineux me parait, bien qu'elle ait été fort controversée jadis (*), à pou près indiscutable. Rien dans leur allure, sauf quelques accidents de détail dont on peut trouver l'explication, ne présente le caractère filonien. D'autre part, j'ai eu l'occasion de dire bien des fois, ici et dans des travaux antérieurs, combien il me semblait essentiel de faire rentrer dans la loi commune des terrains sédimentaires, en attribuant au métamorphisme son rôle réel, ces couches cristallophylliennes, que l'on envisageait autrefois comme la croûte primitive du globe et dont l'âge peut, en réalité, varier, suivant les régions, du précambrien au tertiaire. Il n'y a donc aucune raison pour chercher de parti pris une explication spéciale aux minerais de fer qu'ils renferment (*) Poszepny a encore soutenu l'origine filonienne dans un mémoire récent (Ùber die Genesis der Erzlagerstûtlen, 1895, 191), où, d'une façon générale, il combat partout la théorie sédimentaire, même pour les gisements cuivreux du Mansfeld. On a vu, d'ailleurs, aussi des théories récentes tendre à expliquer les minerais de fer de Meurthe-et-Moselle par une substitution ultérieure du fer au carbonate de chaux, en relation possible avec des failles. Je me propose de revenir, dans un autre travail, sur la théorie générale des gîtes sédimentaires.
DES
GISEMENTS
DE
FER
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SCANDINAVES
et pour différencier ces derniers de ceux que l'on trouve intercalés au milieu d'autres sédiments. Or ces amas de fer s'interstratifîent, d'une façon constante, très régulièrement, parfois par couches minces extrêmement prolongées, au milieudesterrainsquilesencaissent; ils peuvent, assurément, présenter des indices de' dislocations mécaniques, qui amènent des pénétrations locales et accidentelles dans la roche du toit ou du mur; mais, partout ailleurs, il y a concordance entre eux et les strates de gneiss, hallellints, leptynites, etc., qui les enveloppent. J'ajouterai que la principale objection apparente à une hypothèse sédimentaire, à savoir les grandes divergences dans la nature des couches encaissantes aux divers points d'un même district minier, s'est trouvée, je crois, levée par la supposition émise plus haut, et que je vais bientôt développer plus en détail, d'après laquelle les hallellints, les leptynites et les gneiss amphiboliques, au milieu desquels on rencontre souvent les minerais, proviendraient, en grande partie, d'anciens sédiments, peut-être calcaires, diversement silicifiés ou feldspathisés suivant les points. Quelques autres difficultés, auxquelles on aurait pu s'arrêter, telles que la multiplicité des lentilles ferrugineuses sur certains points, ou l'épaisseur anormale de quelques-unes, ont été également expliquées au début du chapitre m. Considérant donc l'origine sédimentaire des gisements comme admise, il reste à préciser dans quelles conditions s'est faite leur sédimentation et comment le mode de dépôt, ou les réactions ultérieures, auxquelles ils ont été soumis, permettent de comprendre leur allure actuelle, la nature de leurs minerais, les corps étrangers qu'ils renferment, etc. Sur le premier point, à savoir le mode de dépôt des minerais de fer, les auteurs Scandinaves, Vogt, Sjôgren, etc., paraissent s'être fait une opinion assez généralement admise dans leur pays; pour eux, ce sont des Tome IV, 1903.
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