Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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tout ce territoire, les puits ont été bons; ils correspondent peut-être à un repli des couches pétrolifères qui, comme la coupe l'indique, sont là profondément bouleversées. D'autres sondages ont été faits plus avant dans la mer, et quelques-uns ont réussi. Les meilleurs puits sont situés à 250 mètres du rivage. Ces sondages sous-marins exigent l'installation de jetées continues, ce qui ne permet d'explorer le sous-sol que sur un petit nombre de lignes. Le pétrole vient de deux niveaux : à terre, on exploite surtout le niveau supérieur, qu'on atteint à des profondeurs de 40 à 90 mètres. En mer, ce niveau contient beaucoup d'eau ; on exploite l'inférieur, d'ailleurs plus épais (7 m ,50 à 22 mètres) et plus riche. Les sondages productifs vont là jusqu'à 150 mètres de profondeur. On en a tenté, au bout des jetées, qui ont jusqu'à 470 mètres, mais sans succès jusqu'à présent. Enfin on s'occupe d'explorer le sous-sol des îles Santa Cruz, Santa 'Rosa et San Miguel, qui se trouvent à 40 kilomètres au large et contre lesquelles on pense que les couches pétrolifères se redressent. Il y a actuellement, à Summerland, 228 puits, dont la production journalière moyenne est seulement de 1,2 baril. Le sondage n'y coûte que 21 francs le mètre, le prix de la jetée non compris. Pour les 228 puits, il n'y a que 11 machines d'épuisement. Chacune d'elles est attelée sur un gros câble qui, par des ramifications nombreuses et des séries de poulies, actionne une vingtaine de tiges de pompe.
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fit à côté un sondage de 105 mètres, qui donna régulièrement depuis lors 30 barils par jour. On a fait des recherches autour de ce centre dans toutes les directions, et aujourd'hui le territoire reconnu productif a une longueur de 9 kilomètres dirigée vers le Nord-Ouest, et une largeur de 6 à 7. Les limites de la région productive sont très nettes, et on n'a rencontré que des échecs en essayant de les franchir. Le sol est formé de sables quaternaires recouvrant des argiles; au-dessous est le sable pétrolifère. Son épaisseur varie entre des limites très étendues, de 6 à 150 mètres, sa base étant à une profondeur à peu près constante (*). En rapprochant ce fait de sa délimitation très nette en plan, on pourrait supposer que le sable pétrolifère a été réduit par l'érosion à cet îlot, dont la surface a été ravinée et dénivelée, puis recouverte par l'argile. Quoi qu'il en soit, la teneur en pétrole est très homogène et très élevée. Elle est de 10 p. 100 normalement, et en quelques points s'élève à 25 pour 100. Dans le territoire reconnu, on n'avait pas noté d'insuccès jusqu'en 1902. De vastes espaces de terrain y ont été retenus par les Compagnies, mais n'ont pas encore été mis en valeur, de sorte que la région peut encore augmenter sa production. On estime que l'hectare tient là 250.000 barils ; c'est le chiffre obtenu en supposant au sable pétrolifère une épaisseur moyenne de 40 mètres et une teneur de 10 p. 100. Voici quelles ont été les productions annuelles depuis l'origine : Barils
5° Kern River. — C'est le plus grand centre de production de la Californie et aussi un des plus nouveaux, puisque le pétrole n'y fut découvert en abondance qu'en mai 1899. Jusque-là on n'avait vu que des suintements le long de la rivière Kern. Le premier puits fut creusé au pic et à la pelle ; arrivé à une profondeur de 18 mètres, il fut rempli par un flot de pétrole. Quelques mois après, on
1899 1900 1901 1902
15.000 892.500 4.493.455 8.648.109
En 1902, il y a eu 322 puits, produisant chacun jour(*) Le même fait se présente dans le grand champ de pétrole de Beaumont (Texas).