Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE LES MINES DE NICKEL
La composition chimique des minerais chocolat varie très sensiblement d'un échantillon à l'autre, comme d'ailleurs leur couleur et leur consistance ; les analyses faites par M. Moore, et que nous reproduisons ci-dessous, montrent entre quelles limites elle oscille généralement; la couleur des échantillons analysés variait du brun chocolat foncé (échantillon n° 1) à l'ocre jaune (échantillon n° 6). 1
SiO 2 Fe 2 03 A1 20 3 NiO MgO MnO CaO H2 0 Fer chromé.
33,70 19,09 1,40 31,28 3,22 0,20 0,63 9,21 1,20
2
37,05 16,92 0,63 17,36 16,03 Néant 0,48 10,51 1,21
3
4
24,25 42,50 » 24,58 » 0,17 0,12 8,48 0,25
34,55 10,10 0,21 41,31 2,23 0,23 0,22 8,64 0,20
5
48,25 18,40 0,10 24,67 » » 0,48 7,33 0,62
&M 26,18 25,17 » 27,61 6,47 0,23 0,18 8,64 4,H
On remarquera que dans tous les échantillons, sauf le numéro 5, la somme des quantités d'oxyde de nickel et de magnésie d'une part, et la quantité de silice d'autre part, sont entre elles dans un rapport correspondant à peu près à la composition de la garniérite ci-dessus indiquée, c'est-àdire que la quantité de protoxydes est un peu plus forte que celle qui constituerait un bisilicate ; ils sont relativement peu chargés en eau. Il semble donc que les minerais ■chocolat puissent être considérés comme constitués par de la garniérite, généralement riche en nickel et pauvre en magnésie, qui aurait été comme imbibée de sesquioxyde de fer, lequel ne lui serait pas chimiquement incorporé, puisqu'il peut être dissous sans altérer la garniérite. Au point de vue pratique, les minerais chocolat sont fort intéressants en raison de leur faible teneur en magnésie, compensée par une forte teneur en fer.
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Comme minerais pulvérulents, nous n'avons recueilli que des échantillons verts ; les minerais pulvérulents d'autres couleurs, s'il en existe, échappent à l'observation, mélangés qu'ils sont aux matières terreuses complexes de même coloration, qui accompagnent généralement les gisements de nickel : nous avons trouvé des échantillons de ces poudres vertes dans les interstices de blocs altérés de serpentine au milieu des magmas complexes qui sont exploités pour nickel; souvent ces échantillons étaient associés à des fragments menus de garniérite et de silicates magnésiens divers; mais parfois ils se présentaient seuls. Nous en avons recueilli de petites quantités à la mine Young Australia dans la vallée de la rivière Comboui, à la mine Union à Canala, et aux carrières Pierrette de la mine Reis n° 2 à Népoui. Un échantillon, particulièrement homogène et pur, de cette dernière mine se montrait constitué par une poudre nettement cristalline, ayant des propriétés optiques parfaitement définies et voisines de celles de certaines chlorites; il était d'une couleur d'un vert clair cendré, et avait la composition chimique suivante : Silice.. Protoxyde de nickel. Magnésie Alumine Sesquioxyde de fer. . Chaux
34,2 44,7 3,4 4 0,5 0,6
Perte au feu (eau)...
12,3 après dessiccation légère préalable
Cette composition se rapproche assez de la formule donnée par M. Lacroix pour la garniérite, mais avec absence presque complète de magnésie ; elle diffère peu de celle qu'indique l'analyse n° 2 que nous avons rapportée ci-dessus (p. 368) ; mais les propriétés optiques de ce minéral sont nettement différentes de celles de la garniérite, ce qui ferait supposer qu'il s'agit là d'une espèce nouvelle,