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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

venons de parler. Le type le plus fréquent de ces minerais se rencontre dans la partie septentrionale de la côte Ouest : ce sont des roches ayant perdu toute dureté, mais demeurées cependant agrégées ; elles se rompent à la main avec un bruit sec et se coupent au couteau en donnant le plus souvent une trace brillante; leur couleur varie du gris jaunâtre au gris verdâtre et quelquefois jusqu'au rose ; à l'œil nu elles paraissent souvent assez homogènes ; parfois elles sont mouchetées ou zébrées de points ou de lignes noirâtres, bleuâtres, ou verdâtres; leur densité est faible et leurs caractères extérieurs ne les distinguent en rien de certains types de serpentines amorphes ayant perdu la consistance rocheuse ; ce n'est absolument que l'analyse qui apprend, dans chaque gisement, que telle apparence de ces roches décomposées correspond à une teneur de 5, 6, 8, 10 p. 100 et exceptionnellement 15 et 20 p. 100 de nickel ; cependant l'attaque par l'acide chlorhydrique faible d'un fragment paraissant homogène fait apparaître à sa surface un réseau de filonnets verts de garniérite. Un échantillon riche de ce type donnait l'analyse suivante : Silice et inattaqué Sesquioxyde de fer et alumine Magnésie Oxyde de nickel Eau Teneur en nickel après dessiccation (qui élimine sensiblement la moitié de l'eau).

35,24 10,82 13,82 21 18,5 18,3 p. 100

Le résidu inattaqué par l'acide chlorhydrique était constitué, outre la silice, par du fer chromé et par quelques petites baguettes d'enstatite. Comme on le voit, lacomposition d'une semblable matière diffère peu de celle d'une roche serpentinisée ordinaire, sous réserve de la substitution du nickel à la magnésie. D'autres types de serpentine altérée sont moins trom-

LES MINES DE NICKEL

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peurs, ce sont ceux qui s'observent presque uniquement, mais d'une façon particulièrement abondante, sur la côte orientale au voisinage de Poro : la roche qu'elles remplacent paraît avoir été, tout comme celles auxquelles sont associées les autres masses nickelifères que nous avons décrites, un type très commun de péridotite à enstatite, roche à pâte grenue vert jaunâtre avec cristaux d'enstatite. Cette roche s'est, comme nous l'avons déjà mentionné, trouvée divisée en éléments généralement parallélipipédiques par un réseau de cassures; mais ces cassures, au lieu de se remplir, comme cela arrive le plus fréquemment, de cloisons de quartz, se trouvent ici occupées par des plaquettes de silicate nickelifère vert ; en même temps sans doute que se déposaient ces enduits, la roche elle-même était altérée ; elle se transformait en une masse jaune brunâtre de peu de consistance dont les péridots sont entièrement remplacés par une matière désagrégée, qui semble colorée principalement par de la rouille, et dont les pyroxènes, également oxydés, ne se manifestent plus que par les clivages qui séparent les lamelles, jaunies par l'oxyde de fer hydraté, auxquelles ils ont donné naissance. Ainsi sont intégralement transformés les fragments découpés d'une façon menue par les cassures, tandis que les fragments dont les dimensions atteignent une dizaine de centimètres présentent un noyau de péridotite encore fraîche ; la teneur en nickel paraît y varier progressivement de la périphérie vers le centre. Pratiquement, et sauf exceptions, tout ce qui est friable est suffisamment riche pour être considéré comme minerai, tout ce qui est resté dur et compact est tenu Pour stérile ; nous donnerons ci-après, notamment au sujet de la mine Mécorouma (deuxième partie, chap. II, A, m fine), quelques indications sur les teneurs des différents éléments qui constituent ces masses minéralisées.