Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

LES MINES DE NICKEL

magma bréchoïde formé à la fois de fragments plus petits de serpentine altérée, de terre argileuse et de minerais divers, soit concrétions de silicate vert ou chocolat, soit masses terreuses. Le tout est aisément abattu à la pince et au pic; les blocs volumineux sont ensuite soigneusement dépouillés des croûtes friables qui les entourent, et qui sont constituées, pour une part, de minerais déposés en minces enduits sur les blocs et, pour l'autre part, de serpentine altérée et minéralisée ; quant aux fragments plus petits, mais encore assez gros, ils sont triés suivant leur aspect plus ou moins altéré, quelquefois ils sont déshabillés de leurs enduits à la manière des gros blocs; enfin tous les petits débris de roche, les écailles de minerai, les poussières et les terres sont conservés. Nous devons ■d'ailleurs faire observer que ce fait que l'on n'est pas obligé d'employer la poudre pour l'abatage fait que tous les fragments un peu petits que l'on rencontre -avaient naturellement de telles dimensions, et se trouvent de ce fait suffisamment minéralisés pour pouvoir être conservés; au contraire, lorsque, dans d'autres gisements, •on emploie les explosifs, ceux-ci fragmentent les roches inaltérées et stériles, de telle manière qu'il faut procéder au triage à la main jusqu'à une dimension beaucoup plus faible. Préalablement à l'exploitation, on a soin d'enlever les argiles rouges de recouvrement ainsi que celles qui ont pu se déposer entre les blocs et qui sont généralement demeurées stériles ou à peu près ; enfin, au cours même de l'exploitation, les remplissages de certaines poches, particulièrement argileux ou magnésiens, sont, soit rejetés au stérile, soit tout au moins mis de côté pour être analysés afin de reconnaître s'ils peuvent être incorporés ou non dans le minerai. Les croquis reproduits par les fig. 5 et 6 de la Pl. XII, et que nous avons relevés à l'un des chantiers de la mine

des Bornets, pourront donner une idée de ce que sont les minerais très complexes qu'on y exploite, et de la façon dont ils se présentent. Bien que l'apparence de tels chantiers soit beaucoup moins engageante que celle des bons ■chantiers du Plateau de Thio, et que les quantités un peu notables de beau minerai vert ne s'y présentent qu'exceptionnellement, le rendement de ces chantiers est beaucoup plus élevé, puisqu'on ne produit guère que S mètres cubes de stérile abattu pour 1 mètre cube, soit 1.200 à 1.300 kilogrammes, de minerai, et que, d'autre part, l'abatage peut y être fait à l'aide de la pince et de la pioche, au lieu d'exiger l'emploi des explosifs; aussi la production individuelle par ouvrier occupé à l'abatage est-elle à la mine des Bornets plus du double de ce -qu'elle est au Plateau. L'éloignement de la mine par rapport à la mer a d'ailleurs exigé la création de voies ■de transport économiques : un transporteur aérien permet •de descendre le minerai depuis les carrières jusqu'au bord de la rivière de Thio, et un chemin de fer de 10 kilomètres de développement le conduit ensuite au point d'embarquement. La mine des Bornets produit -actuellement de 1.600 à 1 .800 tonnes de minerai par mois, et les carrières ouvertes aujourd'hui ont encore pour la plupart des quantités importantes de minerai devant elles. D'autre part des affleurements, dont le caractère paraît aussi satisfaisant que celui des affleurements sur lesquels ont été ou verts les travaux que nous avons vus , se rencontrent ■encore en nombre de points du puissant massif montagneux auquel appartient le contrefort sur lequel a lieu aujourd'hui l'exploitation.

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Nous ajouterons, pour en finir avec la région de Thio, que la minéralisation ne se limite pas aux quelques massifs sur lesquels se poursuivent les exploitations actuelles, et <fue plusieurs autres mines ont été exploitées, avec un certain succès, soit sur la rive gauche de la rivière de