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Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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RICHESSES MINÉRALES

DE

LA NOUVELLE-CALEDONIE

douces, situé entre les deux bras de la rivière de Poro, ce dernier type de minerai est assez constant, et c'est avec peine que dans l'ensemble des travaux on peut trouver une ou deux têtes de péridotite stérile, quoique plus ou moins serpentinisée naturellement ; la majeure partie du mamelon parait être constituée, au-dessous d'un épais manteau d'argile rouge, par plusieurs dizaines de mètres de ces roches altérées dites « serpentines damier», que nous avons déj à décrites ; leur richesse en nickel est d'ailleurs peu régulière : là le réseau des cloisons de silicate vert (qui, d'ailleurs, peut parfois être assez chargé en silice ou en magnésie pour ne constituer par lui-même qu'un minerai de richesse très moyenne) est fort espacé, et entre ses mailles il subsiste des morceaux de péridotite dont la partie altérée représente trop peu de chose par rapport à l'ensemble de la masse pour qu'on juge avantageux de les abattre et de les trier; ici, au contraire, le réseau des cloisons se resserre suffisamment pour que l'on exploite toute la masse, dont la consistance est d'ailleurs faible, et pour que l'on se contente de passer le tout à un crible grossier, en le secouant énergiquement; les plaquettes silicatées, toujours très fragiles, et la partie altérée friable de la roche traversent le crible et constituent le minerai; les noyaux durs sont rejetés ; plus loin, le réseau est si serré que l'expérience, c'est-à-dire le résultat de l'analyse, a montré que toute la masse est bonne à prendre ; plus loin encore, c'est sans doute le même processus de décomposition, mais parvenu à un stade plus avancé, qui a donné lieu à une masse jaune rougeâtre sans aucune consistance, mouchetée de petits débris verts, dont l'ensemble a une teneur de 7 à 8 p. 1U0. On conçoit, dans ces conditions, que l'exploitation soigneusement limitée à de tels minerais, dont on n'a d'ailleurs pas reconnu l'extension, soit aisée et profitable : elle produit de 250 à 300 tonnes par mois. Mentionnons enfin qu e

LES MINES

DE NICKEL

il!)

la mine Fathma est une de celles où nous avons trouvé du minerai de cobalt (en petite quantité, cela est vrai) au voisinage immédiat du minerai de nickel : dans une poche d'argile rouge au contact du minerai « damier ». nous avons recueilli de petites croûtes cobaltifères bleues, reposant, par l'intermédiaire d'un lit de quelques centimètres d'argile seulement, sur une masse de minerai de nickel payant. Dominant la baie de Poro vers l'Ouest, c'est-à-dire en face de ces deux mines, s'élèvent les hauts contreforts sur lesquels sont situés, entre 300 et 420 mètres d'altitude, les chantiers de la mine Française, dont la production mensuelle atteignait 500 tonnes au moment de notre passage. Dans les carrières inférieures, c'est-à-dire dans celles qui s'étagent immédiatement au-dessus de la baie de Poro, le minerai du type « damier » domine; cependant, dans quelques carrières, on a observé que, derrière plusieurs mètres d'épaisseur de cette formation superficielle, on retrouve des blocs serpentineux durs dans les cassures desquels on peut encore exploiter des minerais riches verts ou chocolat. Dans les carrières supérieures de la mine, qui se rapprochent davantage des crêtes qui dominent la vallée du ruisseau Ouia et des tributaires de la Kamoui, ce sont ces derniers types de minerais qui sou les plus fréquents; ils sont exploilés par quelques bons chantiers, ouverts très étroitement sur de jolis affleun ments, sans chercher à prendre en même temps h s parties voisines, qui seraient peut-être utilisables, gràco surtout aux minerais d'enrichissement (pie l'on trouve là: Ce qui est la caractéristique des exploitations de Poro. cest la présence des minerais «Wamier » en masse; ces mêmes minerais ont autrefois été exploités sur la mine Mécorouma; reconnuepar galeries souterraines vers 1870. elle a été l'objet, en 1890-91, d'une exploitation à ciel ouvert qui passe pour avoir été très fructueuse et pour