Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

438

RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

concrétions vertes sont souvent trop quartzeuses, et par suite beaucoup moins riches que ne le ferait supposer leur couleur. Néanmoins, bien que l'on ait cherché à enlever les meilleures parties, il doit vraisemblablement, comme paraît l'indiquer le succès actuel de la petite exploitation des Barbouilleurs, subsister, ici ou là, des gisements de quelque étendue, mais sans doute irréguliers comme richesse, dont on pourrait tirer parti un jour ; peut-être même la création du chemin de fer de Nouméa à Bourail, offrant aux produits de ces gisements un moyen de transport qui serait relativement économique et qui n'exigerait pas pour les exploitants de frais- de premier établissement coûteux, faeilitera-t-il des tentatives de reprise, surtout pour des gisements de faible importance. Sur la côte occidentale, nous n'avons à signaler plus au Nord que quelques tentatives d'exploitation au Nord de Bourail et du cap Goulvain, telles que celles de lamine Vosgimne dans la vallée de la Téné, de la mine Mé-Dona dans la haute vallée de la Doueneheur sur le flanc Est du filé Boa, et de la mine Beau-Soleil dans les gorges d'où descend la rivière No-Moué, affluent de la rivière du Cap. Partout on avait rencontré des filonnets de minerais verts et chocolat à bonne teneur, mais capricieux comme allure, et sans reconnaître de ces traînées de serpentine décomposée, qui ont fait depuis le succès de la plupart des exploitations entreprises dans la région Nord de la côte Ouest ; ce n'est pas à dire d'ailleurs que de telles traînées n'existent pas, car pendant longtemps on n'a même pas songé à analyser des matières à aspect aussi peu indicatif. Quoi qu'il en soit, aucune des exploitations de ce groupe, toutes fort éloignées de la mer, et qui n'avaient pas été dotées de moyens de transport économiques, n'a pu subsister avec les prix relativement faibles qui sont actuellement pratiqués pour le minerai •de nickel même riche; nulle part on n'a sérieusement

LES MINES DE NICKEL

439

étudié l'importance des ressources existantes et la possibilité de rémunérer les installations qu'il faudrait faire pour les desservir économiquement. Des mines qui ont été ouvertes, puis abandonnées plus loin vers le Nord, nous n'avons rien de plus à dire que les quelques indications que nous avons fournies au fur et à mesure sur les anciennes exploitations du groupe de Népoui, du Koniambo, du Kaala, etc. Sur la côte Est, à côté des trois exploitations qui ont lieu actuellement au Sud de Thio, plusieurs autres ont été en activité d'une façon intermittente depuis Kouakoué jusqu'à Thio; les conditions particulièrement difficiles de l'accès à cette partie de la côte n'ont jamais permis d'y rechercher autre chose que les minerais riches à exploiter par quantités relativement restreintes, et on en a trouvé, comme nous l'avons dit, plusieurs beaux gisements, qui peuvent faire penser qu'il existe là aussi une région assez richement minéralisée. Au Nord de Thio, la baie de Nakety, dont nous n'avons pas fait mention jusqu'ici, a été autrefois le siège d'une production active ; plusieurs mines ont été exploitées avec succès, entre 1890 et 1894, sur le promontoire de péridotite qui s'avance au bord de la mer sur la rive droite de la rivière de Nakety ; mais le gisement le plus intéressant à mentionner dans ce groupe est celui de la mine Bienvenue, situé dans la formation serpentineuse de la rive gauche de la rivière de Nakety : c'est là en effet que nous avons eu l'occasion d'observer l'apparence filonienne la plus nette pour un gisement de nickel : ce filon affleure sur les pentes du mont Cotambo qui regardent la mer ; la trace en est connue entre les cotes 275 et 365, et il a «té suivi en direction sur une longueur atteignant jusqu'à 130 mètres. L'exploitation de ce filon, tentée plusieurs fois, n'a jamais été très fructueuse ; elle s'est néanmoins