Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

des minerais riches dont la teneur peut atteindre et même dépasser 9 et 10 p. 100. C'est là un mode de triage nécessairement onéreux et qui n'existe plus que dans un petit nombre d'exploitations; plus souvent le classement de grosseur est fait beaucoup plus sommairement au râteau : dans les chantiers à minerai terreux, lorsque l'abatage est bien conduit, on peut en effet se contenter d'éliminer des matières terreuses payantes les fragments rocheux qui peuvent y être noyés ou ceux qui ont pu y tomber, le râteau suffit à cet usage ; dès lors le triage se réduit à l'examen de ces fragments rocheux, au dépeçage des gros blocs dans les conditions que nous avons indiquées, et éventuellement aux opérations minutieuses que nous venons de dire, lorsque l'on tombe sur une de ces cheminées à concrétions riches ou sur une partie de gisement à allure filonienne. Le triage ainsi pratiqué donne lieu à la séparation des matières abattues en stérile immédiatement évacué, en minerais riches généralement conservés pour enrichir les lots pauvres, et enfin en une série de tas de minerais moyens, que l'on a le plus souvent grand soin de mettre à part suivant qu'ils proviennent d'un coin ou l'autre du front de taille ou qu'ils ont des aspects différents ; chacun ne sera incorporé à la masse du minerai marchand qu'après qu'une analyse en aura vérifié la teneur ou que, si c'est nécessaire, cette teneur aura été relevée au taux convenable par addition de minerai d'enrichissement. Le minerai est alors prêt à être descendu. Comme nous l'avons dit, et comme cela résulte des explications qui précèdent, le triage n'est pas pratiquement séparé de l'abatage, les mêmes ouvriers sont souvent occupés alternativement à l'un et l'autre travail ; aussi les chiffres que nous avons pu recueillir pour préciser les frais qu'entraînent ces opérations ne se rapportent-ils qu a l'ensemble de l'abatage et du triage. Dans ces conditions,

LES MINES DE NICKEL

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le rendement par homme occupé à l'abatage et au triage était voisin de 225 kilogrammes seulement (175kilogrammes secs) pour une exploitation de filonnets riches très disséminés dans une roche dure ; ce chiffre s'élevait à 350 kilogrammes (280 kilogrammes secs) pour un gîte de minerai bréchoïde dur généralement concrétionné ; pour des minerais terreux, il était de 425 kilogrammes (310 kilogrammes secs) dans une mine dont le gisement était assez pauvre, tandis qu'il atteignait, au contraire, 1.050 kilogrammes (750 kilogrammes secs) dans un gisement du même type, mais plus favorisé par les conditions naturelles, et tandis qu'il peut même s'élever, pour des chantiers d'une richesse exceptionnelle, jusqu'à 1 tonne 1/2 ou même 2 tonnes de minerai humide. Les prix de revient correspondants varient alors de 8 à 30 francs par tonne de minerai sec. L'évacuation des déblais ne laisse pas d'être une question importante dans des mines qui produisent toujours plusieurs fois autant de stérile que de minerai, et qui arrivent parfois à en produire jusqu'à 10 fois autant et même plus; c'est dès lors par 100.000 tonnes que se chiffre annuellement le poids des déblais dont il faut se débarrasser dans une exploitation importante. Le relief du sol se prête d'ailleurs très aisément à l'évacuation des déblais, car il n'est pratiquement pas démine de nickel en Nouvelle-Calédonie à peu de distance des chantiers de laquelle no se trouve quelque ravin à pente suffisamment rapide pour que les déblais puissent y être précipités presque indéfiniment. Une telle manière de faire ne serait pas sans de graves inconvénients dans un pays plus habité ou plus cultivé; mais, les montagnes de la formation serpentineuse n'étant généralement propres ni à la colonisation ni à la culture et n'étant habitées que par les mineurs, -«es inconvénients sont rarement ressentis ; cependant il