Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

nous devons le reconnaître, l'économie en question ne soit pas aussi facile à, réaliser qu'on pourrait le croire. Mais il y a plus; en même temps que la fusion sur place des minerais mêmes que l'on utilise actuellement, et l'exportation ultérieure de mattes riches, permettrait de réaliser une réelle économie sur les errements actuels, elle ferait disparaître l'obstacle que nous signalions ci-dessus à un abaissement sérieux de la teneur des minerais traités. Ce sont ces deux points que nous nous proposons maintenant de mettre brièvement en lumière. La question de la fusion sur place des minerais de nickel de la Nouvelle-Calédonie n'est pas neuve : elle s'est posée dès le début, et on n'avait pas tardé à la résoudre par l'affirmative. Deux mi-hauts fourneaux (hauteur 7 mètres, volume 18 mètres cubes) furent construits à la pointe Chaleix près de Nouméa, en 1879 ; la fusion eut d'abord lieu pour produire des fontes nickelifères (à 65 p. 100 de nickel); elle fut ensuite réglée pour obtenir des mattes tenant aux environs de 60 p. 100 de nickel, et fut pratiquée régulièrement jusqu'au début de 1885, époque où la première crise qui a sévi sur le marché du nickel obligea à mettre les hauts fourneaux hors feu. Cette tentative doit être considérée comme ayant donné des résultats satisfaisants dans les conditions ou se trouvait alors le marché du nickel et où se pratiquait la métallurgie de ce métal ; les prix de revient de première fusion, voisins de 1 franc par kilogramme de nickel métal, auxquels on était arrivé, n'avaient en effet rien d'excessif alors. Si les renseignements que nous avons pu recueillir sur cette première tentative, déjà ancienne, sont exacts, la fusion pour fonte nickelifère de minerais à teneur voisine de 10 p. 100 de nickel consommait, par tonne de minerai humide, 480 kilogrammes de coke australien

LES MINES DE NICKEL

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revenant à 80 francs la tonne, 110 kilogrammes de houille de même provenance à 37 francs, et 500 kilogrammes de castine à 12 francs ; le prix de revient total de la fusion ressortait ainsi à 87 francs par tonne de minerai, soit 637 francs par tonne de fonte (rendement en fonte de 13 1/2 p. 100), soit encore 1 franc par kilogramme de nickel (teneur de la fonte 65 p. 100). Mais, en présence des difficultés du traitement de cette fonte, qui tenait de 1 1/2 à 2 p. 100 de soufre, on dut en revenir à la fusion pour matte ; celle-ci eut lieu du début de 1882 au début de 1885, soit pendant 3 ans ; elle a porté sur 16.000 tonnes de minerai; essayée d'abord en employant comme sulfurant le soufre, elle a été poursuivie grâce à l'emploi du gypse de la colonie ; les lits de fusion contenaient en moyenne, par tonne de minerai, 445 kilogrammes de coke, 80 kilogrammes de houille, 380 kilogrammes de castine, et 75 kilogrammes de gypse revenant à 40 francs la tonne ; le prix de revient total était de 79 francs par tonne de minerai fondu, soit 593 francs par tonne de matte produite (rendement en matte 13 1/3 p. 100) et 0 fr ,95 par kilogramme de nickel (teneur de la matte 62 p. 100)(*). Dans les derniers temps de marche de l'usine, on avait essayé la fabrication sur place des cokes nécessaires à la fusion à l'aide de menus importés crus d'Australie ; cela paraissait devoir réaliser une économie importante sur la dépense de combustible. Lorsqu'en 1889 une nouvelle ère de prospérité s'ouvrit pour l'industrie du nickel, on reconnut à nouveau la nécessité de la fusion sur place, d'autant plus que le prix du métal avait notablement baissé et tendait à se faer aux environs de 5 francs le kilogramme. L'usine de Nouméa n'était plus en marche et exigeait naturelle(*) On a également fondu des minerais de cobalt et obtenu soit des attes de cobalt, soit des mattes mixtes de nickel et cobalt.