Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)
Page : Image 266
Révision de 4 févr. 2015 16:43:20, edited by Anonymes
524
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE LES MINES
laquelle varierait le prix des matières premières, et le développement à lui donner, développement qui influerait largement sur les frais de main-d'œuvre et plus encore sur les charges d'amortissement. Ce que nous pouvons seulement dire, c'est que, pour se rendre compte de l'opportunité de la fusion sur place, il faudrait comparer, d'une part le total des frais de chalandage à l'embarquement, des droits sur le minerai exporté, du fret jusqu'en Europe et des frais de débarquement et de première fusion en Europe des minerais, au total des frais de fusion sur place des mêmes minerais et des frais d'embarquement de transport en Europe et de débarquement de la matte, d'autre part. Le premier de ces totaux, rapporté au kilogramme de métal, peut être évalué comme suit : Fr.
Frais d'embarquement
Fr.
0,0S à 0,08
Droits sur le minerai exporté Fret jusqu'en Europe
0,005 0,70 à 0,80
Frais de débarquement
0,02 à 0,03
Frais de première fusion
0,40 à 0,80
TOTAL
environ
1,20 à 1,40
Les frais d'embarquement, de transport, et de débarquement en Europe de la matte à produire ne représenteraient pas plus d'une soixantaine de francs par tonne, c'est-à-dire à peine 0 fr ,135 par kilogramme de métal; on voit donc que, même avec des frais de première fusion pour mattes de 0 tr ,95, tels qu'ils étaient réalisés à la pointe Chaleix en 1883-1884 (avec des minerais un peu plus riches, il est vrai), l'opération apparaîtrait comme devant être économique. Nous ne doutons pas d'ailleurs que les frais de fusion d'autrefois pourraient être largement abaissés aujourd'hui. Si on examine en effet les frais de première fusion, on voit qu'ils se partagent à peu près
DE
525
NICKEL
par moitié entre les matières d'une part (coke, castine et fondants) et la main-d'œuvre et les frais généraux d'autre part. Sans vouloir compter ici sur l'utilisation possible des charbons néo-calédoniens, nous supposerons que l'on emploie uniquement du charbon australien; il fournit en effet un coke de qualité parfaitement suffisante, comme le montrent les analyses et essais de ce coke, et l'expérience tant des fondeurs de la Nouvelle-Galles du Sud que des importantes usines de Port-Pirie (Australie du Sud) où l'on traite les minerais de Broken-Hill. Pris à l'état de coke à Newcastle, il coûterait de 16 à 20 shillings la tonne, suivant les cours, soit 20 à 25 francs, il serait, en outre, grevé de 10 à 12 francs de frais de transport et d'une somme presque égale pour frais de débarquement et pour tenir compte du déchet ; il reviendrait donc entre 40 et 50 francs la tonne rendue sur place : si, au contraire on créait des fours à coke dans la colonie, on pourrait utiliser des charbons menus, qu'on trouve à acheter à Newcastle au degré de pureté suffisant à des prix de 6 à fr '8 shillings la tonne, soit 7 ,50 à 10 francs, qui pourraient donc être rendus en Nouvelle-Calédonie à 20 francs la tonne environ, et qui pourraient ainsi fournir du coke à moins de 40 francs. La castine, empruntée soit aux calcaires de la côte Ouest (qui tiennent 80 à 90 p. 100 de carbonate de chaux, 2 à 5p. 100 de carbonate de magnésie et 3 à 10 p. 100 de silice), soit aux coraux (ceux qui ent été employés àOuroué tenaient 90 p. 100 de carbonate de chaux, 5 1/2 p. 100 de carbonate de magnésie et 4 1/2 p. 100 d'impuretés diverses, silice, sesquioxyde de fer, etc.), reviendrait à des prix un peu variables suivant le point où serait située l'usine, mais n'excédant vraisemblablement pas 10 francs la tonne. Quant à la matière sulfurante, le soufre (que l'on pourrait faire venir assez aisément du Japon) serait d'un emploi toujours fort coûTome IV, 1903.
35