Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 4)

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CHAUDIÈRES A FOYERS INTÉRIEURS

foyers avec ou sans tubes Galloway, et parfois avec corps supérieur contenant des tubes à fumée. De 1879 à 1902, on constate, pour les chaudières à foyer extérieur, 122 accidents ayant entraîné la mort de 111 personnes, et, pour les chaudières à foyer intérieur, 127 accidents avec 66 morts; dans cette étude, je n'ai pris que les chiffres des morts, qui sont forcément exacts et qui donnent à la statistique un caractère plus certain. Ces chiffres montrent que l'accident de chaudières à foyer extérieur a entraîné en moyenne 1 mort, alors qu'il faut 2 accidents pour 1 mort avec les chaudières à foyer intérieur; il semble donc que l'accident de chaudières à foyer intérieur est moitié moins dangereux. En est-il de même en France? Les statistiques françaises de 1873 à 1890 accusent, pour les chaudières à foyer extérieur, 296 accidents avec 255 morts ; pour les chaudières à foyer intérieur, 46 accidents avec 52 morts (Tableau III). Ici, l'accident de chaudière à foyer intérieur paraîtrait donc aussi dangereux que celui du foyer extérieur (*). J'ai continué mes recherches en rapportant le nombre des accidents au nombre des chaudières en service ; mais j'ai limité mes observations à la dernière période décennale de 1891 à 1900. Le tableau de la répartition des chaudières en Prusse montre qu'au début de cette dernière période, il y avait 8.007 chaudières à foyer extérieur de divers types, et que, depuis, il en a été monté 2.313; la moyenne de chaudières en service pendant ce temps aurait été de 9.163. De même, en 1891, il y avait 18.795 chaudières (*) 11 faut indiquer ici que, dans les statistiques allemandes, les tués sont ceux qui le sont sur le coup et ceux qui sont décédés dans les quarante-huit heures, tandis qu'en France les tués comprennent aussi ceux qui meurent ensuite des conséquences des accidents ; en réalité les chiffres de tués en France devraient être un peu diminués de ce fait.

ET CHAUDIÈRES A BOUILLEURS

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à foyer intérieur ; de 1891 à 1900, il en a été monté 18.380, soit une moyenne de 27.985 pendant cette dernière période décennale. Pendant ce temps, il y a eu 12 tués avec les chaudières à foyer extérieur et 22 avec les chaudières à foyer intérieur, ce qui donne par 10.000 chaudières et par an, pour les premières, 1,31 tué, et pour les deuxièmes, 0,79. Il est probable que ces chiffres seraient dans les mêmes proportions pour tout l'empire d'Allemagne. La moindre proportion de victimes avec les chaudières à foyer intérieur dans ce pays semblerait indiquer que ce type y donne un plus grand coefficient de sécurité. Pour la France, les bases do la statistique ont été changées dans la dernière période décennale, et elles ne permettent pas de relever nettement le nombre des chaudières des deux types en service pendant ce temps ; on peut toutefois l'évaluer à 30.000 pour les chaudières à bouilleurs et 10.000 pour les foyers intérieurs. Dans cette période, de 1892 à 1901, nous relevons 70 tués pour les chaudières à bouilleurs, soit 2,3 pour 10.000 chaudières et par an , et 1 4 pour les chaudières à foyer intérieur, soit 1,4 pour 10.000 appareils. En France, la comparaison des deux types de chaudières semblerait indiquer également que le foyer intérieur donne plus de sécurité. Cette dernière conclusion pour la France peut ne pas être très précise en raison du moins grand nombre de foyers intérieurs en fonction. Des conclusions nettes viendraient plutôt d'Allemagne. Pour bien fixer les idées sur ce point, je reviens sur le chiffre de 18.380 chaudières à foyer intérieur, montées dans la dernière période décennale en Prusse ; comme je l'ai dit, ce chiffre montre que le nombre d'appareils de ce type a doublé dans cette dernière période ; il y a là l'indication d'un développement industriel très récent, qui fait ressortir qu'en Allemagne les chaudières sont beaucoup