Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)

NOTICE SUR M. E. LAMÉ FLEURY

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NOTICE SUR M. E. LAMÉ FLEURY

caractéristique des œuvres de Lamé Fleury — par une table alphabétique très détaillée où, pour chaque mot, sont rappelées toutes les indications utiles, d'une façon à la fois assez condensée en ce qui concerne chaque indication, mais assez étendue relativement à l'ensemble, pour donner, en quelque sorte, de ce mot, le résumé d'un petit traité le concernant. Lamé Fleury voulait, par ce système, écarter des ouvrages juridiques tout ce qu'il considérait comme du pur verbiage ou de la rhétorique inutile de l'auteur. Il n'est pas douteux qu'à ceux qui savent de pareils livres peuvent rendre et ont rendu de grands services ; mais ils sont de nature à dérouter et à rebuter ceux qui doivent" d'abord apprendre. Avec cette manière d'entendre les publications juridiques, Lamé Fleury ne devait pas tarder à abandonner les mines, qui ne pouvaient être pour lui qu'un microcosme, en vue d'aborder le sujet, bien autrement vaste, de l'exploitation des chemins de fer, qui devait l'occuper d'une façon continue jusqu'à la fin de sa vie. Et encore laissa-t-il toujours de côté tant la construction même des voies ferrées que leurs relations flnanncières avec l'État. C'est en 1861 qu'il donna la première édition de son Code annoté des chemins de fer (*), dont une seconde édition parut en 1868 et une troisième en 1872, l'ouvrage, par sa nature même et son mode de composition, allant toujours en s'augmentant et s'améliorant avec le temps. Il avait appliqué à cette nouvelle publication la méthode inaugurée pour les mines. Le recueil reproduit d'abord les textes organiques fondamentaux sur les chemins de fer : Loi de 1845, Ordonnance de 1846, Modèle de cahier des charges et, en note, sous chaque article de ces textes," les extraits essentiels des principales décisions de la Cour (*) L'n volume in-8. Paris, Chaix et O.

de Cassation et du Conseil d'État; à la suite sont classés, dans un ordre de matières éminemment méthodique, et sont entièrement reproduits dans leur texte, les règlements, arrêtés, circulaires sur les divers sujets, ces textes étant également commentés par des extraits appropriés des décisions judiciaires ou administratives les plus utiles. Le recueil se termine par une de ces tables alphabétiques, qui, pour chaque mot, donne, avec renvoi aux textes des deux premières parties, un résumé condensé, mais précis et complet, constituant, comme nous le disions, un véritable traité du sujet correspondant à ce mot. La table alphabétique de la 3 8 édition ne comprend pas moins de 470 mots et forme 310 pages de caractères extrêmement serrés. Il est difficile de se faire l'idée de la somme de travail qui correspond à une pareille publication ; et ce travail était d'autant plus lourd que Lamé Fleury apportait une conscience dans le fond et un soin de la forme qui ne le mettent jamais en défaut sur une date, sur un renvoi de page, et 'qu'on ne saurait assez louer. Peu d'auteurs à coup sûr eurent jamais un pareil respect de leurs lecteurs. Au reste, le succès du livre, démontré par ses nombreuses éditions, relativement si rapprochées, établissait bien le cas qu'en faisaient tous ceux qui étaient heureux d'y recourir, malgré la forme quelque peu ingrate à laquelle conduisait un pareil système. Lamé Fleury allait achever la publication de sa 4 e édition lorsque la mort est venue l'enlever. L'édition était composée et imprimée jusqu'à la page 976 et un mois lui aurait suffi pour la terminer; les notes qu'il laisse permettront sans doute de l'achever. Si la 4° édition n'a suivi la 3 e qu'à trente ans d'intervalle, alors que les trois premières s'étaient succédé si rapidement, ce n'est pas tant à cause des occupations administratives si absorbantes de Lamé Fleury jusqu'à sa mise à la retraite qu'à raison d'une autre publication,