Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)

38

RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

Reis n° 1 à Népoui, sur la mine Étoile du Nord au Kaala, et qu'il n'est pas sans exemple qu'une mine concédée pour nickel ait été, ou soit, exploitée pour cobalt. D 'autre part, le cobalt est souvent associé au fer chromé dans les argiles rouges, et les massifs du dôme de Tiebaghi, de la baie du Sud, de la baie Ngo, de Pourina, etc., sont à la fois particulièrement riches en cobalt et en chrome ; le cobalt se rencontre d'ailleurs parfois en enduits sur le fer chromé. B.

— DESCRIPTION DE

QUELQUES GISEMENTS.

Nous renoncerons à décrire un à un chacun de ces nombreux gisements de cobalt, qui ne présentent d'ailleurs pas une très grande variété, et nous nous contenterons de donner quelques détails sur une série d'entre eux pris comme types. Les exploitations du dôme de Tiebaghi sont parmi celles qui se sont poursuivies le plus longtemps, et elles ont eu pendant toutes ces dernières années une sérieuse activité, qui tend d'ailleurs aujourd'hui à se ralentir : trois exploitations différentes extrayaient, au moment de notre passage, sur le périmètre des mines Tangadiou et Tamatave, une moyenne mensuelle de 40 à 50 tonnes de minerai à teneur de 4 à 4 1/2 p. 100 après lavage. Le gîte se trouve sur un des contreforts du dôme de Tiebaghi qui s'allonge et s'étale largement vers l'Est entre les cotes 300 et 200 environ ; ce contrefort, dont la pente est peu accusée, est recouvert d'un épais manteau de ces formations rouges surtout ferrugineuses, mais un peu magnésiennes et argileuses, que nous continuerons à désigner sous le nom d'argiles rouges, et qui sont semées de fragments d'oxyde de fer dont la dimension varie de celle de blocs énormes jusqu'à celle de petits grains. Les travaux d'exploitation, et les sondages de

MINERAIS ASSOCIÉS A LA FORMATION DES SERPENTINES

39

recherches qui ont été poursuivis au voisinage, ont montré qu'il existe dans les serpentines sous-jacentes une profonde dépression, que nous appelons, avec M. Levât, une « vasque » ; cette vasque est comblée par la formation d'argile rouge, sur une épaisseur qui atteint jusqu'à 52 mètres en son centre et qui est encore de 10 et 20 mètres sur ses bords. C'est dans cette formation qu'apparaît, assez abondant, un minerai de cobalt de richesse moyenne, et se rapportant au type siliceux. La concentration la plus complète du minerai paraît s'être produite au centre de la vasque et presque au contact de la serpentine : un puits de 52 mètres de profondeur, creusé en ce point, a recoupé cette formation, puissante de 80 à 90 centimètres, et présentant, paraît-il, une étendue notable; elle était constituée par un amas de rognons et grains, à squelette quartzeux recouvert d'enduits et de concrétions de manganèse et de cobalt. On s'est empressé de dépiler tout autour du puits cette sorte de lentille, qui n'était sans doute qu'un dépôt de fond de mare ; elle venait d'un côté mourir sur les serpentines qui se relevaient, tandis que de l'autre elle s'appauvrissait au milieu des argiles ; ces travaux, qui, pendant quelque temps, ont fourni dans des conditions fort économiques des quantités importantes de minerai, ont été poursuivis sans remblayage et avec un boisage insuffisant, aussi n'ont-ils pas tardé à s'ébouler; ils étaient inaccessibles au moment de notre visite, et il est vraisemblable qu'ils ont dû être abandonnés avant que tout le minerai exploitable en ait été extrait. En dehors de cette formation principale, toute l'épaisseur de l'argile rouge paraît être irrégulièrement sillonnée de traînées de minerai, tantôt sous forme de rognons siliceux, tantôt sous forme de grains ferrugineux à enduits de cobalt; une série de tranchées, galeries horizontales, ou petits puits, ont été poussés de tous côtés, ren-