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Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

Le minerai est d'abord finement concassé ; cette opération n'est pas sans être assez délicate : il est nécessaire que les fragments soient assez petits, soit pour dégager les matières argileuses qui salissent les rognons de minerai, soit pour séparer les enduits cobaltifères d'une partie du stérile qu'ils recouvrent ; mais, surtout dans le cas de minerais quartzeux, les concrétions cobaltifères sont souvent disposées en écailles successives très minces, qu'il convient d'éviter autant que possible de séparer les unes des autres, afin qu'elles ne soient pas trop aisément entraînées par les eaux. Ce travail de cassage se fait toujours à la main, et généralement à l'aide d'instruments en bois afin que leur choc soit plus doux ; il a lieu sur une aire constituée par une plaque de tôle afin d'éviter que le minerai ne vienne à être sali par la terre. C'est un travail minutieux dont dépend le succès du lavage ; aussi, surtout pour des minerais quartzeux, est-il parfois fait en deux fois. Le minerai est d'abord mis à sécher au soleil s'il est humide, car sans cela il s'agglutinerait sous le choc, puis il subit un premier cassage à la main, fait à l'aide de petits maillets en bois par l'ouvrier qui examine un à un chaque fragment, et élimine le stérile tout comme lorsque l'on procède au scheidage des minerais métalliques usuels; ensuite les fragments ainsi cassés sont réduits à une grosseur variant généralement de 2 à 4 millimètres à l'aide d'une dame en bois assez lourde. D'autres fois le cassage a lieu en une seule opération, tantôt uniquement au maillet, tantôt à la dame seulement ; quelquefois on termine par un criblage afin d'éviter l'envoi au lavage de trop gros fragments. Le lavage a partout lieu à main d'homme, à l'aide de la pelle ; il se fait dans une auge en bois de 2 mètres de long sur 1 mètre de large, dont le fond est généralement horizontal, et dont la profondeur est d'une vingtaine de centimètres. L'une des extrémités de l'auge est en rela-

MINERAIS ASSOCIÉS A LA FORMATION DES SERPENTINES

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tion, par un petit canal ou une rigole en bois, avec un ruisseau assurant l'écoulement des eaux. L'eau claire est débitée à l'extrémité d'amont au moyen de trous pratiqués dans la paroi de l'auge, et que l'on peut obstruer par des chevilles en bois ; elle s'évacue à l'aval généralement par trop-plein, afin d'éviter qu'elle n'entraîne autre chose que des matières légères en suspension. La lavée, qui est de 200 à 300 kilogrammes, quelquefois môme davantage, suivant la qualité du minerai, est introduite en une fois dans l'auge; elle est d'abord remuée à la pelle dans l'eau dormante ou dans un faible courant, puis, lorsque les matières légères commencent à être bien séparées, on augmente fintensité du courant en continuant à retourner le minerai pour le ramener sans cesse dans le courant d'eau auquel il doit abandonner les matières terreuses, argileuses et siliceuses. L'opération est terminée lorsque l'eau s'écoule à peu près claire, elle dure de un à trois quarts d'heure suivant la nature, argileuse ou sableuse, des gangues. Le minerai restant au fond de l'auge, qui était au début fortement souillé de poudres et enduits siliceux jaunes, ou argileux rouges, en sort d'un noir bleuté assez franc ; il est séché, puis ensaché, et expédié. Quelquefois le lavage a lieu, pour des minerais particulièrement impurs et terreux, en deux fois, se divisant en un dégrossissage avec de l'eau déjà sale et un finissage à l'eau claire ; c'est ce que l'on fait en particulier lorsque l'on manque d'eau, ce qui n'est pas sans exemple. On consomme, en effet, dans une semblable opération, une quantité d'eau considérable, soit à peu près 500 litres à la minute par lavoir ; et l'on est parfois obligé d'établir sur les ruisseaux dont on dispose de petits barrages et des réservoirs, dont l'exécution dans l'argile rouge imperméable est d'ailleurs facile. Quant au rendement industriel d'une semblable opération, il est assez difficile à apprécier, d'autant plus que les