Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)
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122 RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
MINERAIS ASSOCIÉS A LA FORMATION DES SERPENTINES 123
Le dernier échantillon présentait l'analyse immédiate suivante :
être employés à la fabrication de la fonte; les impuretés généralement à redouter dans les minerais de fer ne paraissent pas y exister en proportion nuisible, tout au plus quelques-uns d'entre eux sont-ils chargés de magnésie. Mais ils renferment, d'une façon constante et en proportion notable, du chrome et souvent un peu de nickel, ce qui ne serait pas sans être fort gênant pour une fabrication courante, si ces métaux ne s'éliminaient pas dans le laitier : le chrome n'y manquerait sans doute pas, puisqu'il est toujours difficile dans la fabrication des ferro-chromes d'éviter qu'il n'y passe en très grande abondance ; pour le nickel il n'en serait .peut-être pas de même. Une telle question ne saurait d'ailleurs mieux être élucidée que par des essais dans les conditions de la pratique. Si •ces deux métaux passaient d'une façon sensible dans les fontes, et de là dans les fers et aciers, ils seraient susceptibles de donner à ces produits des qualités exceptionnelles, très précieuses pour certains usages, mais fort gênantes pour d'autres ; en outre, leur présence dans le métal rendrait son travail beaucoup plus difficile. Il y •aurait donc peut-être déjà, du fait de la présence du chrome et du nickel dans les minerais de fer de la Nouvelle-Calédonie, une gène pour leur emploi courant. Si, laissant de côté cette difficulté, qui ne serait sans doute pas un obstacle absolu à leur emploi, on examine quels sont les débouchés qui pourraient leur être •offerts, on constate, comme le faisait il y a vingt-huit ans M. Heurteau, qu'ils sont nuls. Malgré un certain développement industriel pris par la colonie depuis cette ■époque, on ne peut, pas plus aujourd'hui qu'alors, songer -à la création d'une industrie du fer en Nouvelle-Calédonie ; ■nous avons suffisamment fait ressortir la difficulté d'organiser la fusion sur place du minerai de nickel, pour lequel il s'agit de réaliser une économie de fret de près <le 40 francs par tonne par une seule opération métallur-
i Sesquioxyde de fer Eléments solubles j Magnésie dans les acides, j Silice.. • ' Oxydes de nickel et de cobalt. .. . ' Enstatite altérée Insoluble Fer chromé ( Argile hydratée et silicates divers. Eau éliminée par calcination légère
61,6 4,5 0,9 1,7 2,8 3,1 11,0 13,1
La teneur en fer métallique de ces différents échantillons ressort respectivement à 48,51 p. 100 — 46,45 p. 100 — 51,56 p. 100, — 25,55 p. 100 — et 44,66 p. 100 à l'état cru, et à 53,78 p. 100 — 53,20 p. 100 — 57,94 p. 100 — 32,14 p. 100 — et 51,39 p. 100 après calcination ; ils constitueraient donc encore le plus souvent de véritables minerais de fer. Ajoutons qu'il existe encore beaucoup de fer dans les formations anciennes du Nord de la Nouvelle-Calédonie, comme l'avait indiqué M. Heurteau, et que l'on y a rencontré certains affleurements qui signalent peut-être des filons ou des amas de minerai de fer d'une certaine importance. C'est ainsi qu'on nous a montré des échantillons provenant du sommet du Tanou (ligne de crête entre le Diahot et la rivière de Koumac) constitués de belle hématite avec gangue de quartz. C.
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UTILISATION INDUSTRIELLE
DES
MINERAIS DE
FER
DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.
Les indications qui précèdent suffisent à montrer qu'il existe dans la colonie des ressources très importantes en minerais de fer, d'une richesse parfaitement suffisante, soit crus, soit après calcination, pour pouvoir