Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)

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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

dustrie salicole de la Lorraine annexée, est située sur le grand gisement salifère du keuper moyen dont la continuité ne semble faire aucun doute depuis Tonnoy sur la Moselle, entre Bayon et Pont- Saint-Vincent, jusqu'à la haute vallée de la Seille, qui baigne la région de Dieuze, Vie, Château-Salins et Chambrey. Du côté français, la présence continue du sel est établie d'une façon presque absolue sur une longueur d'environ 30 kilomètres entre Tonnoy et la frontière, près de Vie; elle est démontrée sur une largeur de 15 kilomètres entre Rosières-aux-Salines et Nancy. On peut compter, dès à présent, sur; au moins, 400 kilomètres carrés d'un gisement dont 142 seulement sont concédés. L'épaisseur totale du sel rencontré varie de 10 à 70 mètres. C'est un des plus beaux gîtes salifères du monde ; il est bien dix fois plus riche que celui du Cheshire. Cependant ses limites vers l'Ouest sont encore inconnues ; l'altitude élevée des plateaux jurassiques, l'étroitesse des vallées, occupées par de grandes voies de communication sévèrement protégées contre l'exploitation du sel en dissolution, enfin le plongement rapide vers Paris des niveaux géologiques, détournent les recherches de cette région occidentale. Toutefois, au Sud-Ouest, la vallée du Madon peut tenter des explorateurs aussi hardis que le furent, en leur temps, ceux de Tonnoy. Au Nord-Ouest, le sondage d'Eply, sur la Seille, entrepris pour rechercher le terrain houiller, a rencontré, vers l'altitude de zéro, à 200 mètres de profondeur, un gisement salifère qui, d'après les sondeurs, serait trop réduit et inexploitable. Au Cheshire, les bancs de sel gemme, partout peu profonds, sont surmontés d'une nappe salée qui joue un rôle capital dans l'exploitation du sel en dissolution. En Meurthe-et-Moselle, où le sel, presque partout à une profondeur plus grande, est mieux protégé contre les eaux superficielles, l'existence d'une nappe salée est plutôt

EN MEURTHE-ET-MOSELLE

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l'exception. On connaît une nappe d'environ 12 kilomètres carrés de superficie vers le confluent de la Meurthe et du Sanon, à Dombasle, région culminante de la formation salifère, qui se trouve là à 50 ou 60 mètres du sol. Il en existe une autre près d'Einville, sur le Sanon, à 80 mètres de profondeur. Partout ailleurs le sel, recouvert de 100 mètres et plus de terrains plus récents, en grande partie imperméables, a été rencontré parfaitement sec, autant qu'on peut en juger par l'exécution des sondages et par l'allure initiale, dans chacun d'eux, del'extraction d'eau salée. Toutefois, malgré leur faible étendue, pour des raisons exposées plus loin, ces nappes, surtout celle de Dombasle, jouent, comme au Cheshire, un rôle prépondérant dans l'extraction du sel en dissolution et un rôle capital dans les affaissements actuels du sol. Nous joignons au présent travail une planche (Pl. IX) indiquant la géographie générale du bassin et l'allure souterraine du gisement. Les renseignements ont été fournis par les quatre puits de sel gemme foncés à niveau vide et par les nombreux sondages (environ 160) exécutés dans le bassin. Parmi ces derniers, quelques-uns ont été forés complètement en échantillons ou avec des soins particuliers, et leurs carnets méritent confiance. En revanche, la plupart ont été exécutés par des entrepreneurs à forfait, et leurs indications n'ont qu'une authenticité très relative ; nous dirons dans quelle mesure. En faisant la part de cette cause d'incertitude, on peut conclure ce qui suit des renseignements recueillis : La formation salifère se compose de sel et de marne gypseuse, mélangés plus ou moins intimement. Ce qu'on appelle couches de sel sont des assises où la teneur en sel domine, dont l'horizon et la puissance varient d'un point à un autre du gisement, de telle sorte qu'on ne peut guère paralléliser deux coupes un peu éloignées l'une de l'autre.