Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)

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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

le contact du sel, cheminer à sa surface et ressortir en des points bas du sol sous forme de sources salées. II. Historique de l'industrie salicole ancienne. — C'est à ces sources salées, manifestation naturelle visible de tous temps, que l'industrie salicole doit son origine, en Lorraine comme au Cheshire. Ces sources n'étaient pas à plus de 10 ou 15° B., les eaux saturées lourdes, de densité 1,2, correspondant à 24 ou 25°, ne pouvant monter jusqu'au jour sans être mélangées aux eaux douces. Ces saumures faibles étaient cependant considérées autrefois comme des richesses considérables, le prix du sel, loin des rivages marins, étant en raison directe de sa rareté. Les seigneurs du moyen âge guerroyaient entre eux pour la possession des sources. Les paysans leur en disputaient à main armée l'usage, organisaient, sur des sources secondaires, des exploitations clandestines, sous le couvert de la tolérance accordée, pour leur consommation personnelle, à ces « bouilleurs de cru » d'un genre ancien. Tous recherchaient fiévreusement, dans les vallées du «Saulnois», les filets d'eau salée échappés par ascension artésienne naturelle aux nappes sous-jacentes et au gisement encore inconnu, quoique déjà soupçonné. Dans un mémoire de 1791 (Mémoire sur le sel et les salines de Lorraine), Piroux, architecte lorrain, écrivait en effet : « On croit que nos fontaines salées contractent cette qualité en passant par des mines de sel fossile que la terre produit, n'y ayant point d'apparence qu'elles puissent provenir de la mer qui en est éloignée de 150 lieues... » En 1794 (Mémoire sur les salines de la République), le citoyen Nicolas, professeur nancéien, s'exprimait ainsi : « L'opinion des physiciens sur l'origine des eaux salées n'est pas encore invariablement fixée ; les uns croient, je ne sais sur quel fondement, que les sources

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muriatiques ou salées ne sont que le produit des eaux de la mer qui, s'échappant de leur réservoir commun, circulent dans l'intérieur de la terre, par des canaux formés naturellement, et viennent donner naissance aux fontaines salées, à des distances et à des profondeurs plus ou moins considérables. « Les autres attribuent l'existence de ces sources à des amas de sel marin que la mer a déposés parmi des sables et des terres de différentes natures, lorsqu'elle recouvrait le sol que nous habitons. « D'autres, enfin, donnent à ces sources une origine bien plus reculée, ils les croyent produites par les eaux pluviales qui, s'insinuant dans la terre et rencontrant du sel gemme ou sel marin natif, en dissolvent une partie et sont ensuite, parleur propre pente, entraînées hors des lieux qui les renfermaient. Ces physiciens pensent que le sel gemme est une production de la nature, aussi ancienne que le monde, que ce sel existe dans les entrailles de la terre, en masses très considérables, et, quoiqu'il n'ait encore été découvert que dans certains pays, ils assurent qu'il est bien moins rare que l'on ne le pense. » Le mémoire de Piroux nous renseigne sur les anciennes exploitations lorraines : « Les salines de Dieuze, écrit-il, appartenaient, en 893, à l'abbaye de Saint-Maximien de Trêves. En 1048, Godrefroi, duc de Lorraine, les vendit à l'église de la Magdelaine de Verdun, qui en céda la moitié à Gérard d'Alsace, son avoué, en 1065. Les ducs de Lorraine avoient le tout en 1215 ; il y eut des fortifications que M. Duhallier assiégea et prit en 1642 : le puits dont la source étoit presque perdue, fut rétabli en 1709. On fit des ponts et des chaussées aux environs de Dieuze, de 1707 à 1710; un péage, ordonné le 17 juillet 1711, fut affecté à leur entretien. On y éleva un bâtiment de graduation en 1738, qu'on détruisit en 1758. La source est