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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

dans l'industrie salicole lorraine. Une vive opposition fut faite, contre la mise en valeur du gisement, par les exploitants des sources salées, investis d'un monopole et menacés d'une concurrence certainement victorieuse, en raison delà faible teneur de leurs sources. La loi du 17 juin 1840 finit par trancher la question en faveur de la libre concurrence. Immédiatement, trois demandes en concession furent déposées, en vue d'obtenir le gisement découvert à Rosières. Deux d'entre elles émanaient indirectement des exploitants de la saline de Dieuze, continuant ainsi la lutte contre toute concurrence possible. Ils furent déboutés. La demande concurrente fut accueillie par ordonnance du roi du 7 juin 1845, instituant la concession de Rosières-aux-Salines, Naturellement, les recherches avaient porté d'abord sur la région des sources salées et, par conséquent, de la nappe supra-salifère correspondante, qui prit donc, dès l'origine, une importance prépondérante dans l'industrie salicole. Un puits, foncé dans la concession nouvelle pour l'extraction du sel gemme, rencontra d'abord la nappe salée, qui arrêta le fonçage, et il servit à l'extraction du sel en dissolution. L'eau rencontrée en profondeur était saturée et très avantageusement exploitable pour une saline. Un autre puits ne rencontra pas la nappe et traversa complètement le gîte, dont il donna une coupe certaine et complète. C'est le puits d'extraction actuel de la mine de Rosières-Varangéville, ouverte à la base de la grande couche que nous avons appelée troisième zone ou faisceau du gisement, à 125 mètres de profondeur. L'exploitation de Saint-Nicolas, la deuxième, s'installa, en 1855, à proximité de la gare et du port de Varangéville, comme la précédente, mais sur l'aval-pendage de celle-ci, qui semblait occuper l'extrémité sud-orientale et l'amontpendage de la partie riche du bassin présumé. La nappe de Rosières ne s'étendait pas jusque-là; deux puits de sel

EN MEURTHE-ET-Mt>SELLE

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gemme furent foncés ; ils durent descendre à 150 mètres. L'abatage dans cette mine eut lieu au moyen de l eau. Le havage des. galeries et le rouillage des piliers se faisaient au moyen de lances k eau convenablement disposées, n'exigeant que des réglages et quelques déplacements de temps en temps. L'eau salée qui en résultait était saturée par addition de sel gemme et utilisée en saline. La méthode était économique, mais néfaste : l'eau qui ruisselait au mur de la couche, sur la marne salifère, la détrempa rapidement au détriment de l'assiette des piliers qui, le 3 novembre 1873, s'effondrèrent et, avec eux, le sol et les bâtiments de l'usine (*). Heureusement, des fissures s'étant produites depuis quelque temps dans les piliers, on était prévenu. Les chantiers étaient vides et le personnel du fond était occupé au voisinage du puits n° 2, nouvellement installé à l'écart du champ d'exploitation. Cependant la chasse d'air produite dans toute la mine par l'effondrement brusque de la plus grande partie du toit, la chute d'une cheminée au jour et le déversement de plusieurs poêles remplies d'eau salée chaude, causèrent la mort de 2 ouvriers et des blessures à 17 autres. Ce fut le premier méfait et le plus grave de l'exploitation du sel en Meurthe-et-Moselle, du reste trop connu et trop spécial pour que nous nous y arrêtions plus longuement. De cette époque date l'origine des enquêtes administratives, suscitées par Je souci de la sécurité publique. Cependant les concessions s'instituaient les unes après les autres autour des deux premières (**). On cherchait surtout à retrouver une nappe salée, réservoir pratique(*) Voir Annales des Mines, 1' série, t. V, p. 613. (**) La concession de Tonnoy, instituée sur la Moselle en 1901, à l'écart des autres, ne présente jusqu'à présent aucun intérêt technique spécial, en dehors de celui qui s'attache à la découverte du sel dans cette région. Nous en ferons abstraction dans tout ce qui va suivre.