Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)

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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L EXPLOITATION DU SEL

ment comparables à ceux observés en 1873, lors de l'effondrement de la mine de sel gemme de Varangéville, ils n'en diffèrent que par l'intensité, ce qui se •conçoit aisément : à Varangéville, en effet, le vide souterrain n'était rempli que par une masse d'air, laquelle s'est échappée immédiatement par le puits n° 2 et ne pouvait offrir qu'une très minime résistance ; ici, au contraire, les terrains reposaient sur une grande masse •d'eau, ne pouvant avoir d'issue que par deux trous de sonde très étroits. A la surface, la limite du lac est marquée par une zone de fissures représentées en bleu sur le plan ci-joint et dont quelques-unes ont plus de 0 m ,15 de largeur. D'après ce plan, ce lac souterrain aurait la forme d'une ellipse ayant pour longueurs d'axes 140 mètres et 170 mètres. Vers le centre, absolument comme à Varangéville, le sol est soulevé suivant certaines lignes représentées en rouge, ce qui fait voir que, vers le centre, la surface travaillait par compression, tandis que, sur la périphérie, elle travaillait par extension. Il nous parait probable qu'à la surface du lac souterrain le travail a eu lieu en sens inverse, c'est-à-dire ■qu'au centre il y a eu rupture et dislocation, tandis que sur la périphérie il y a eu écrasement. En raison de la faible épaisseur de la première couche (l m ,37), le centre, des terrains effondrés a dû arriver très vite à s'arcbouter sur le fond du lac, de sorte que la dénivellation superficielle est peu sensible et ne parait pas dépasser 0 m ,30. 'Ce qui précède fait également présumer que les trous de sonde se trouvant sur la périphérie du lac doivent être écrasés à leur partie inférieure et disloqués par arrachement à la partie supérieure. « Pendant la période d'affaissement, l'eau salée a jailli par les tuyaux des pompes des trous de sonde à plusieurs mètres au-dessus du sol. « La plupart des bâtiments sont crevassés, plusieurs

EN MEURTHE-ET-MOSELLE

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devront être démolis. Mais, grâce à la lenteur relative de, l'affaissement, il n'y a pas eu d'accident à déplorer. « Le quai du canal a éprouvé quelques avaries. Les fissures s'étendent aussi de l'autre côté du canal sur le raccordement de l'usine; la dernière même empiète d'une vingtaine de centimètres sur la plate-forme du chemin de fer, mais elle est à peine visible. « Le grand axe des fissures indique sans doute la ligne de plus grande pente de la première couche de sel ; cette indication est corroborée par la position même des trous de sonde sur la circonférence, la dissolution du sel s'est ainsi opérée de préférence dans les régions les plus élevées. Le lac s'étend sans doute beaucoup plus loin que ne l'indiquent les lignes de fissures, car le cube qui résulterait des dimensions ci-dessus indiquées est plus faible que celui obtenu par le calcul d'après la quantité ■de sel fabriquée; seulement, sur sa périphérie, le lac souterrain était évidemment peu profond. » La précision avec laquelle M. Braconnier fixe à l m ,37 l'épaisseur du sel dissous appelle quelques réserves. Ce chiffre était bien la puissance attribuée à la première ■couche par le carnet du sondage n° 1 ; en revanche, au n° 2, on aurait trouvé 3 m ,46. Ces variations s'expliquent, comme il le fait remarquer lui-même, par l'incertitude des carnets de sondage et aussi par les variations considérables de pureté qu'offre le sel dans les couches supérieures de la formation. ■• On a beau, dit-il, les comparer ■avec soin, il est extrêmement difficile d'opérer entre elles une corrélation acceptable. » Quoi qu'il en soit, ce qu'on peut affirmer, c'est que 1 étendue de la chambre de dissolution avait au moins 2 hectares, comme la zone d'affaissement superficiel, et que, par conséquent, l'épaisseur moyenne du sel dissous ne dépassait pas 2 mètres, n'intéressant ainsi qu'une bien faible partie du premier faisceau supérieur de couches