Annales des Mines (1904, série 10, volume 5)
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RICHESSES
MINÉRALES
DE
LA
NOUVELLE-CALÉDONIE
Koumac « une mine de cuivre, des traces de fer et de charbon, et une source minérale ». L'indication relative au charbon se rapporte vraisemblablement au massif de grès houiller dont nous avons constaté l'existence au pied du mont Kaala à 12 kilomètres de Koumac ; nous n'avons pas connaissance que personne, depuis le PèreMontrouzier, y ait signalé la présence du charbon. La houille ne devait d'ailleurs pas tarder à être reconnue avec beaucoup plus de certitude dans la baie de Boulari, au voisinage immédiat de Nouméa, où un affleurement apparaît sous la forme d'une bande noire à mi-hauteur de l'escarpement rocheux que forme auprès de la côte l'îlot N'dé, appelé depuis « îlot au charbon ». Un premier essai d'utilisation pratique de ce combustible eut lieu peu de temps après : l'aviso de l'État le Prony embarqua un peu plus de 2 tonnes de charbon abattu sur l'affleurement de cet îlot et fit de ce combustible, évidemment altéré par une longue exposition à l'air, un usage suffisamment utile pour que le fait ait été signalé au ministre de la Marine afin d'appeler son attention sur l'existence dans la colonie d'une richesse peut-être utilisable. . Ces affleurements ne furent pas d'ailleurs sans tenter, au moins momentanément, quelque chercheur, puisqu'en 1 858 une concession de 500 hectares fut instituée sur les gisements du Mont-Dore ; mais, en 1862, la déchéance du concessionnaire fut prononcée par arrêté du gouverneur, en raison de l'insuffisance manifeste et de l'abandon des travaux. Ce n'est qu'en 1863-65 qu'une première étude sommaire des gisements houillers alors connus dans la colonie fut faite par M. Garnier ; cet ingénieur examina successivement les'gisements du Mont-Dore et de la baie de Boulari, ceux de Koé et du bassin de la Dumbéa, et ceux de Moindou ; il mentionna en outre la prolongation du bassin houiller de Nouméa jusqu'à Saint-Vincent, signala la réapparition du
LES
GISEMENTS
HOUILLERS
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charbon dans la vallée de la Ouenghi et indiqua enfin son existence dans la vallée du Diahot ; cette dernière observation parait, comme nous l'avons dit, fort sujette à caution. Un seul des gisements a été décrit par lui avec quelques détails, c'est le gisement d'anthracite du Karigou, sur lequel il fit pratiquer quelques travaux, fort restreints d'ailleurs, et dont il signala l'irrégularité en même temps que l'impureté du charbon. La conclusion de cette première étude fut nettement défavorable, du moins en ce qui concerne l'ensemble des gisements situés entre le Mont-Dore et Saint-Vincent ; « la conséquence fatale de ces faits, disait M. Garnier (*), est que l'on doit actuellement abandonner en Nouvelle-Calédonie l'espoir de rencontrer une houille exploitable » . C'était généraliser, peut-être bien hâtivement, les conclusions tirées de travaux fort restreints poursuivis sur un seul affleurement, qui était, il est vrai, celui d'entre les affleurements de la région de Koé qui avait paru avoir la plus belle apparence. Aussi, dix ans après, M. Heurteau, envoyé en mission par M. le ministre de la Marine et des Colonies, pour étudier les richesses minérales delà Nouvelle-Calédonie, ne s'en tint-il pas à ce jugement sommaire, et ne manqua-t-il pas d'examiner avec une attention particulière les gisements houillers alors connus (baie de Boulari , vallée de la Dumbéa, et Moindou), et même de faire faire quelques travaux de reconnaissance sur un groupe nouveau que l'on venait de découvrir près de Moindou. Le résultat de ses observations et de ses recherches est consigné dans son rapport, que nous avons déjà eu l'occasion de citer si souvent, et qu'il termine ainsi (**). « Nous estimons donc en résumé : en premier lieu, que (*) Loc. cit., p. 55. (**) HEUKTEAU, loc. cit., p. 441.