Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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LE CUIVRE EN TRANSCAUCASIE
mencer l'exploitation et le traitement, amenèrent la ruine de différentes sociétés. De plus les contestations avec les propriétaires du sol, auxquels la loi russe reconnaîtla propriété tréfoncière, la nécessité de passer par suite par de multiples exigences lors des locations ou des achats de terrains, la situation toujours délicate vis-à-vis des autorités et des populations pour des sociétés étrangères, l'obligation où l'on se trouvait de former tout le personnel, étaient autant de causes pour envisager avec appréhension un établissement en Transcaucasie. En fait, actuellement encore, il y a peu d'exploitations : longtemps même, Kedabeg fut la seule usine importante étrangère de cuivre : ce n'est qu'en ces dernières années, surtout grâce aux droits protecteurs sur le cuivre 1^)25 francs par tonne pour métal en lingots à l'entrée en Russie) et aux facilités nouvelles de communication, que l'attention s'est portée sur les gisements de Transcaucasie et que se sont constituées les sociétés françaises ou anglaises d'Allah-Verdi, de Dzandzoul, de Chàgali, et les usines russes de Melik Azariantz à Sionninsk. La production annuelle a passé de moins de 2.000 à plus de 3.500 tonnes, et elle semble devoir conserver encore une marche ascendante, surtout si l'élévation annoncée des droits d'entrée (de plus de 300 francs) permet la reprise dans de bonnes conditions d'anciennes petites usines aujourd'hui abandonnées. Au point de vue historique, bien que n'ayant pendant longtemps satisfait qu'aux faibles consommations locales, les minerais de cuivre de Transcaucasie ont cependant donné lieu de tout temps à une notable exploitation. L'histoire ancienne signale l'existence d'une peuplade, les Khalibes, qui vivaient sur les bords de la mer Noire et qui avaient su se faire une certaine réputation comme métallurgistes. Les vieilles chroniques arméniennes mentionnent la richesse en minerais de toute nature de ce qui consti-
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tuait l'ancienne Arménie et qui comprenait aujourd'hui, avec la Transcaucasie russe, une partie des provinces limitrophes de la Turquie d'Asie et de la Perse. Des tas de scories, recouverts aujourd'hui de terres détritiques, montrent, principalement dans les gouvernements de Kars, d'Erivan et d'Élisabethopol, les restes d'une ancienne industrie. Le district du Zanghezour présente quantité de puits d'extraction très antiques. Mais les luttes continuelles qui ravagèrent ces régions, les ruines amenées par les incursions des Mongols, l'établissement de la domination turque et de la domination persane, tout contribua à ruiner une industrie qui avait pu être jadis florissante. Lors de périodes plus tranquilles, on reprenait quelques anciens travaux. Mais tout était essentiellement intermittent, et aucune exploitation ne prit sérieusement de valeur avant la pacification de leur nouvelle conquête parles Russes. C'est alors que le Zanghezour fut repris en 1845 par Jacob Rozoff, et que les frères Siemens s'établirent à Kedabeg en 1864. Après des essais malheureux, le gisement d'Allah-Verdi a été remis en valeur dans ces dernières années : à côté de lui et comme lui dans le gouvernement de Tiflis, on songe à exploiter les gisements Héliar à Chagali, tandis que sur la frontière turque, près de Batoum, une société anglaise installe une usine à Dzandzoul. Les gisements actuellement exploités sont tous situés dans ce qu'on appelle l'Anti-Caucase, région montagneuse, séparée par les vallées de la Koura et du Rion de la chaîne principale et réunie simplement à elle par la chaîne transversale de Souram. On a bien reconnu, à gauche de la Koura, dans l'ancienne province de Kakhétie, une série de gîtes métallifères qu'on vantait beaucoup vers 1880, mais qui n'ont donné lieu jusqu'ici à aucune mise en valeur. Si l'on excepte les gisements de Dzandzoul et autres