Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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LE CUIVRE EN TRANSCAUCASIE
en ont tiré la plus grande partie du cuivre qui leur était nécessaire. — Quoi qu'il en soit, les restes de vieux travaux, que l'on rencontre fréquemment dans la région,, et qui datent de plusieurs siècles avant rétablissement sur ce pays de la domination turque et persane, témoignent d'une exploitation assez ordonnée. De nombreux puits aujourd'hui abandonnés, souvent distants de quelques mètres les uns des autres, et dont on a signalé plus d'une centaine, permettaient d'aller chercher le minerai à des profondeurs dépassant parfois 40 mètres : ils étaient quelquefois réunis par des galeries souterraines. Leur étroitesse était telle que les mineurs devaient avoir peine à s'y glisser. La sortie du minerai se faisait dans des paniers ou dans des sacs et ne pouvait permettre une extraction bien intensive. Aussi ne prenait-on que les parties les plus riches (au-dessus de 15 p. 100), et la reprise de ces anciens travaux peut être encore très fructueuse. Il en sera de même pour le traitement des scories, restes de la métallurgie d'alors, et qui, par suitedes procédés rudimentaires suivis, tiennent de fortes proportions de cuivre. — Indépendamment des anciens puits, on trouve aussi d'anciens travers-bancs qui, quelquefois,, ont conduit à des filons richement minéralisés, mais qui, ordinairement, à cause de la facilité plus grande qu'ils, donnaient à la sortie des minerais, amènent à des partiesplus épuisées. Les documents statistiques sur le Zanghezour ne remontent pas très loin : l'établissement de la domination russe en ces districts date en effet de la fin de la première moitié du siècle dernier, et ce ne fut qu'en 1845que Jacob Rozoff signala de nouveau leur valeur au point de vue du cuivre. De petites installations, Halizouri, Ougourtchaï, Katara, Kawart, Lazareff, se partagèrent alors la production jusqu'aux environs de 1890 : le grillage, la fusion, le raffinage, tout se faisait au bois ou au
LE CUIVRE EN TRANSCAUCASIE 15charbon de bois. Les faibles capitaux que possédaient ces différentes sociétés, les contestations continuelles avec les propriétaires du soi, dont les titres étaient le plus souvent mal établis, les difficultés d'approvisionnement en combustibles dans un pays très accidenté, tout contribuait à ralentir l'essor de cette industrie renaissante. La production s'accroissait cependant, passait de 194 tonnes en 1870 à 426 en 1890, réparties ainsi :
Usines — — — —
de de de de de
l'Ougourtchaï Halizouri Katara Dagdagan Teïski
5o tonnes 62 — 240 — 2 — 67 — 426 tonnes
Mais les progrès devinrent plus sérieux quand un riche Arménien, Melik Azariantz, acheta une grande partie des mines, usines et forêts de la région et appliqua dans ses nouvelles usines de Sionninsk des procédés plus perfectionnés. On atteignit ainsi 900 tonnes en 1902 et on compte dépasser 1.200 tonnes en 1903. § 1. Gisements et exploitation. — La région du Zanghezour comprend de hauts plateaux andésitiques, traversés par de nombreux filons quartzeux contenant des minerais de cuivre. Dans ces filons, les parties supérieures ont subi une oxydation qui fait prédominer jusqu'à des profondeurs assez grandes les oxydes et les carbonates ; les parties inférieures contiennent des sulfures, chalcosine, covelline, chalcopyrite, avec fréquemment du cuivre natif en minces feuilles ou en masses radiées. La pyrite de fer accompagne toujours les sulfures de cuivre ; la blende et la galène sont rares ; l'or et l'argent sont en quantités notables. On a reconnu un grand nombre de ces gisements cuprifères, plus d'une trentaine, et certains ont