Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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Mais, pour que le Zanghezour puisse être mis sérieusement en valeur, il faut résoudre le problème des voies de communication ; la production ne pourra se développer vraiment qu'avec leur amélioration, qui amènera des échanges plus commodes avec la Russie. Il faudrait que dès à présent de grands sacrifices fussent faits pour poursuivre au moins les routes carrossables jusqu'aux usines actuelles, les transports par caravane du coke pour les appareils et du cuivre produit et destiné à la vente en Russie étant longs et coûteux. Mais la métallurgie se trouverait encore dans de mauvaises conditions, à cause des frais de transports. Remplacer le coke par le naphte ne serait pratique que si l'on établissait, comme à Kedabeg, une pipe-line ; mais celle-ci aurait ici 200 verstes et coûterait des millions de roubles. Il faudra donc continuer à vivre surtout sur le pays, exploiter les forêts des environs, et le combustible qu'on obtiendra ainsi serâ toujours fort limité, tant à cause du système de coupes réglées qu'on devra réaliser que de la nature du pays, dont le caractère accidenté force, à "moins de frais considérables, à s'approvisionner aux environs immédiats des usines. — La construction du chemin de fer de l'Araxe, qui semble prochaine, permettra seule l'arrivée du coke ou du naphte à des prix plus abordables et facilitera l'essor industriel de ce pays.
IL
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ARRONDISSEMENT
D'ÉLISABETHOPOL.
L'arrondissement d'Élisabethopol possède à Kedabeg l'usine actuellement la plus importante de la Transcaucasie. Kedabeg est un village arménien situé à 60 verstes S.-S.-O. d'Élisabethopol, et assez éloigné du chemin de fer, étant relié à la station de Dalliar sur la ligne de
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Tiflis à Bakou par une route de 42 verstes. Les difficultés d'accès sont grandes, et la route doit s'élever de 30 mètres à Dalliar à plus de 1.400 à Kedabeg. L'exploitation de mines et le traitement de minerais de cuivre dans la région de Kedabeg ont été inaugurés ici, comme dans la plupart des gisements transcaucasiques, par des Grecs ; mais ceux-ci n'arrivèrent jamais qu'à produire péniblement quelques tonnes de cuivre par an, par des procédés que nous avons retrouvés encore aujourd'hui appliqués au Zanghezour (usine de l'Ougourtchaï). Ce ne fut qu'en 1864, quand les Siemens de Berlin rachetèrent les différentes entreprises et réunirent sous une même direction les travaux du Miss-Dagh (montagne de cuivre), que Kedabeg prit réellement de l'importance. Pourtant, pendant plus de vingt ans, on eut à lutter contre les difficultés d'approvisionnement en combustibles ; l'absence de toute voie ferrée dans la région transcaueasique rendait impossible l'arrivée à des prix abordables du combustible minéral ou liquide. 11 fallait nécessairement vivre sur les forêts des environs, et la limitation des coupes imposée par les autorités russes, si elle préservait le pays d'un déboisement funeste, empêchait la production d'être aussi forte que l'aurait permis l'abondance des minerais. Le transport du bois et du charbon de bois, depuis les forêts jusqu'aux usines, se faisait par chariots à bœufs, et grevait considérablement les prix de revient, au point que l'usine décidait et construisait en 1884 une voie ferrée à l'écartement de 1 mètre, reliant Kedabeg aux forêts de la Chamchor. Il fallait passer dans une région très accidentée, où l'on ne dut pas jeter moins de 100 ponts ou viaducs pour un parcours de 36 kilomètres. Aussi, avec le prolongement de 2 kilomètres entre Kedabeg-usine et les mines du MissDagh, arrivait-on à dépenser 800.000 roubles, tant à cause des travaux d'art que des frais de transport des