Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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LA FUSION
PYRITEUSE
sur le poids de la matte obtenue, et de 25 à 30 p. 100 sur la consommation de coke. Il fallait, il est vrai, tenir compte de la consommation de tourbe nécessaire pour assurer le chauffage du vent; néanmoins la marche au vent chaud présentait, au point de vue économique, une supériorité d'autant plus nette qu'elle permettait d'augmenter de 35 à 40 p. 100 le poids des charges passées par vingt-quatre heures (*). Il est singulier qu'après avoir obtenu des résultats aussi avantageux les usines de Freiberg aient renoncé au bout de peu de temps à l'emploi du vent chaud. On peut supposer que la crainte de provoquer la formation de loups ferreux, et surtout celle d'augmenter la volatilisation des métaux précieux, ont dû contribuer à ce résultat. Pendant longtemps on a perdu de vue les avantages que pouvait présenter l'emploi du vent chaud dans la fusion pour mattes. Les usines du Mansfeld étaient, en Europe, les seules à en faire usage ; les bons résultats qu'elles obtenaient ainsi n'attiraient guère l'attention, parce qu'on les attribuait à la nature spéciale du minerai traité. A une époque récente, le chauffage du vent a été mis en usage dans un certain nombre d'usines pratiquant la fonte pour mattes ; son application semble n'avoir donné lieu à aucune difficulté pratique. L'expérience de l'usine de Mount Lyell (Tasmanie) est assez significative. Depuis le milieu de l'année 1896, on traite dans cette usine des minerais pyriteux en quantités énormes comprises entre 300.000 et 350.000 tonnes par an, dans des conditions qui ont été indiquées antérieurement, c'est-à-dire par fusion dans de grands waterjackets rectangulaires soufflés avec du vent préalablement chauffé à 300° au moyen d'appareils en fonte. La matte (*) L. Le Chatelier, Ann. d. M., 3" sér., t. XVII, p. 9 à 15.
L'A FUSION PYRITEUSE
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obtenue représente le sixième du poids des minerais traités : c'est à peu près la moyenne des résultats obtenus, au vent froid, à Ducktown et à Allah-Verdi, où les poids de matte correspondaient respectivement à 12,2 p. 100 et à 22,8 p. 100 du poids du minerai. Faute de données précises sur la composition des charges et de la matte et sur les résultats obtenus comparativement au vent froid et au vent chaud, on ne peut tirer de l'exemple de Mount Lyell de conclusions précises en ce qui concerne l'influence du chauffage du vent sur l'oxydation des sulfures ; mais on peut du moins en conclure que le chauffage du vent ne donne lieu à aucune difficulté réelle dans la conduite de la fusion, même à l'allure la plus active. Les résultats obtenus à l'usine Carpenter, à Golden (Colorado), et publiés récemment par E. C. Reybold (*), sont plus concluants en ce qui concerne le développement des phénomènes d'oxydation, bien qu'ils ne présentent pas encore toute la précision désirable. Les minerais traités dans cette usine sont des pyrites du comté de Gilpin, argentifères et aurifères et légèrement cuprifères ; leur composition moyenne est la suivante : Soufre Fer Cuivre Silice. Alumine
25,25 20,00 0,50 35,00 20,00 100,75
Pour faciliter leur fusion, on ajoute 15 p. 100 de pyrite et 80 p. 100 de calcaire en moyenne. La fusion s'opérait primitivement au vent froid, avec une consommation de coke s'élevant à 10 p. 100 par rapport au lit de fusion, soit à 20 p. 100 environ du poids du (*) The Minerai Induslry, t. XI.