Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
Page : Image 53
Révision de 6 déc. 2014 09:18:17, edited by Anonymes
98
LA FUSION PYRITEUSE
LA FUSION PYRITEUSE
On peut signaler, à cette occasion, la disposition spéciale préconisée par M. Bretherton et ayant pour objet de faire récupérer par le vent la chaleur contenue dans les scories sortant du four. Cette chaleur devrait, en théorie, suffire pour porterie vent à la température de 300 à 400° C, considérée comme suffisante pour la fonte de concentration ; mais le système proposé, consistant à amener des récipients en fonte, pleins de scorie liquide, sous un système de tubes où circule le vent, ne paraît pas très pratique.
33,9 p. 100 de cuivre, et les frais de fusion étaient de S 2,27 par tonne traitée. En grillant le minerai avant de le fondre, on arriva à passer 60 tonnes par four et par jour; les frais de fusion s'abaissèrent en même temps à $ 1,72. La teneur de la matte s'était réduite, il est vrai, à 29,3 p. 100 Cu, mais cette variation était bien plus que compensée par celle des quantités traitées par vingtquatre heures, ou par celle des frais de traitement. A l'usine de Brixlegg (Tyrol), on a obtenu des résultats exactement inverses (*). Le four à cuve en service dans cette usine est de section circulaire ; il a un diamètre de l m ,10 aux tuyères et de l m ,60 au gueulard; sa hauteur, des tuyères au gueulard, est de 4 m ,80. Pendant les trois années 1898-1901, on y avait passé en moyenne, par vingt-quatre heures, 18.178 kilogrammes d'un lit de fusion dont un cinquième avait subi le grillage et tenant 16,93 p. 100 Cu ; on avait consommé 19,57 p. 100 de coke pour obtenir une matte à 26,95 p. 100 Cu. En 1901, on supprima le grillage et on réduisit progressivement les charges de combustible, jusqu'à 9,5 p. 100 du poids du minerai, sans modifier, semble-t-il, les conditions du soufflage. On réduisit ainsi la consommation moyenne à 14,7 p. 100, tout en élevant à 24 tonnes la quantité de minerai passée par vingt-quatre heures. Calculée sur l'ensemble des deux campagnes de 1902 et de 1903, la consommation de combustible s'est abaissée à 11,3 p. 100 en même temps que la quantité de minerai traitée par vingt-quatre heures s'élevait à 25.980 kilogrammes, ce qui correspond à 27 T ,3 par mètre carré de section du four au niveau des tuyères. C'est un chiffre compris entre les limites recommandées par H. Lang (21 T ,5 à 43 tonnes par mètre carré).
Influence de la suppression du grillage sur la production des fours à cuve. — Il ressort de tout ce qui précède que Ton peut obtenir une concentration importante de la matte sans griller même partiellement les minerais sulfurés : il reste à examiner quelle est l'influence de la suppression du grillage snr la production des fours de fusion. A Ducktown, cette influence a été nettement défavorable. Avec le grillage préalable, on pouvait passer dansun four Herreshof 115 tonnes par vingt-quatre heures ;: avec la fusion directe, ce chiffre s'est trouvé réduit à 60 tonnes quand les scories d'addition étaient à l'état de grenailles, à 80 tonnes quand ces scories étaient en morceaux. Aux Lake George Mines, Captain's Fiat, près Bungendore (New South Wales), on avait installé, il y a quelques années, trois grands water-jackets, soufflés au vent chaud (*). On comptait fondre dans chacun d'eux, par vingt-quatre heures, 60 tonnes d'un minerai tenant de 28 à 30 p. 100 de soufre et de 22 à 26 p. 100 de silice,, sans lui faire subir de grillage préalable. Dans la première campagne, s'étendant du 1 er juin au 20 octobre 1898, on ne passa en moyenne que 42 tonnes de minerai par four et par vingt-quatre heures ; la matte obtenue tenait (*) The Minerai Induslry, t. VIII, p. 213.
99
L'augmentation de la production a été accompagnée, à (*) G. Kroupa, B. u. H. Jahrb., 1904, p. 131.