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Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)

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NOTE SDR L'USINE IMPÉRIALE DE WAKAMATSU

dont l'aciérie Bessemer et l'aciérie Martin pourraient avoir besoin pour alimenter les laminoirs. Il est fort à craindre, malheureusement, que ceux-ci ne puissent marcher à leur pleine production et, par suite, il faudra laisser dans l'inactivité, comme on le fait maintenant, une partie de ce bel outillage. Si les produits de l'usine évinçaient du Japon les produits étrangers, les trains à fers marchands et à tôles pourraient être maintenus constamment en activité, car la consommation japonaise est supérieure à leur capacité. Le train à rails et à poutrelles, dont la production annuelle peut monter facilement à 90.000 tonnes, n'a, par contre, devant lui qu'un débouché de 60.000 tonnes de rails ; quant aux poutrelles, leur emploi n'est pas encore bien développé au Japon. Reste à savoir si les produits finis de l'usine de Wakamatsu peuvent lutter par la qualité et le prix avec les produits étrangers. Nous avons vu que les frais de fabrication de la fonte étaient actuellement inférieurs de 12 francs environ au prix de vente de la fonte étrangère. Cette marge est trop faible pour que les produits japonais puissent supporter les énormes charges résultant des dépenses de premier établissement. Les immobilisations et les prêts du Gouvernement montaient, à la fin de 1903, à un total de plus de 61 millions de francs ; mais un nouveau crédit de 10 millions de francs allait être demandé à la Diète pour 1904, afin de terminer les constructions prévues. Les dépenses faites par le Gouvernement pour son usine atteindront donc, quand elle sera achevée, près de 75 millions de francs. On prêtait, en 1903, au Gouvernement Japonais l'intention de céder son usine, une fois terminée, à une Société j aponaise à capitaux étrangers pour 30 millions de francs environ. L'usine étant ainsi en partie amortie aux frais du Gouvernement Japonais, l'entreprise se trouverait dans des conditions financières bien meilleures. Ce

NOTE SUR L'USINE IMPERIALE DE WAKAMATSU

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prix de 30 millions de francs ne serait pas élevé d'une façon absolue pour une usine qui, comme celle de Wakamatsu, est bien outillée, dont la capacité est de 140.000 tonnes de produits finis, et qui est défendue contre la concurrence étrangère, non pas tant par les droits de douane, qui sont actuellement peu élevés, que par la distance des usines concurrentes et l'élévation du fret. En admettant que l'usine soit amortie en quinze ans et marche à pleine production, la tonne de produits finis aurait à supporter une charge de 25 francs environ pour l'intérêt et l'amortissement du capital. Mais cette charge, qui telle quelle serait acceptable, augmenterait considérablement et compromettrait la marche normale de l'entreprise si l'activité de l'usine était moindre, c'est-à-dire si ses produits ne pouvaient chasser du Japon les produits étrangers et si leur tonnage ne pouvait devenir trois ou quatre fois ce qu'il est aujourd'hui.