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tions faites. Si, au lieu d'une variable indépendante, il y en a. deux, comme dans la loi de Mariotte et de Gay-Lussac, on peut encore, avec quelques mesures faites au hasard, arriver à reconnaître comment la pression d'un gaz varie en fonction de son volume et de sa température ; mais, quand le nombre des variables devient infiniment grand et que le nombre des combinaisons mutuelles des différentes grandeurs de ces variables croît par suite suivant une loi plus rapide encore, on s'explique sans peine qu'il soit impossible de rien démêler de précis au moyen d'expériences faites sans méthode. Pour arriver à élucider cette question de la décomposition des ciments à la mer, il faut se décider à suivre une marche peut-être plus lente en apparence, mais beaucoup plus certaine, consistant à étudier point par point toutes les conditions élémentaires dont elle dépend. C'est la méthode que je voudrais essayer d'appliquer dans ce mémoire. FACTEURS ÉLÉMENTAIRES DE LA DECOMPOSITION DES CIMENTS A LA MER.

Dans la décomposition des ciments à la mer, nous avons, en premier lieu, à envisager quatre ordres de matières différentes : le ciment, Veau de la mer avec tous les corps qu'elle tient en dissolution, les êtres vivants, coquilles et végétaux qui se fixent à la surface des ciments, et enfin Y atmosphère qui intervient par son acide carbonique ou par sa vapeur d'eau. Ces différents corps se transforment, c'est-à-dire sont le siège de phénomènes de nature variée, de phénomènes chimiques, de phénomènes physiques, de phénomènes mécaniques. Les phénomènes chimiques, très nombreux, comprennent le durcissement des liants hydrauliques, la

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décomposition des composés ainsi formés par l'eau de la mer, et enfin les combinaisons de ces produits de décomposition avec les éléments, soit du ciment, soit des eaux de la mer. Les phénomènes physiques se rattachent à la porosité plus ou moins grande des mortiers et aux propriétés de diffusion des sels contenus dans l'eau de mer ; enfin, dans les maçonneries alternativement exposées par le jeu des marées à l'action de l'air et à l'action de l'eau, il se produit, par le fait de l'évaporation, des concentrations de sels en certains points des maçonneries. Les phénomènes mécaniques comprennent le soulèvement des blocs de maçonnerie par les vagues, leur rupture par le choc de ces vagues ou leur usure par le frottement du sable. Mais ce n'est pas tout, chacun de ces phénomènes élémentaires ne peut pas se produire, sans exercer une réaction sur les autres phénomènes concomitants; les fentes, l'usure produites par l'action mécanique de l'eau de mer facilitent la diffusion physique des sels, et celle-ci à son tour favorise l'action chimique des mêmes sels en les amenant en contact avec la chaux. Réciproquement, les actions chimiques qui se développent dans la maçonnerie occasionnent des fissures, facilitant la pénétration des sels et la rupture des blocs du mortier sous l'action des chocs de la mer, etc. Dans cette étude, nous n'envisagerons que les phénomènes chimiques, de beaucoup, du reste, les plus importants, et nous ne considérerons le rôle des phénomènes physiques et mécaniques que dans la mesure où ils peuvent influencer les phénomènes chimiques étudiés.