Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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DÉCOMPOSITION DES CIMENTS A LA MER
DÉCOMPOSITION DES CIMENTS A LA MER
avec des solutions à 300 grammes par litre, comme L'a proposé M. Candlot, pour le cas où l'on a besoin d'avoir un mortier prenant extrêmement rapidement et donnant une très grande dureté, il se forme une quantité considérable de ce sel double dont les aiguilles, entrelacées dans la masse, contribuent à lui donner de la dureté. En solution étendue et à la concentration où il peut se former aux dépens du chlorure de magnésium de l'eau de la mer, le chlorure de calcium exerce encore une action très notable sur la chaux vive, dont il accélère l'extinction. Il doit se produire aux dépens de la chaux vive de l'oxy chlorure, qui se détruit bientôt au contact de l'eau pour redonner de l'hydrate de chaux ; mais sa formation passagère suffit pour accélérer considérablement l'hydratation de la chaux. Au contact de la chaux vive, corps qui n'est pas en équilibre en présence de l'eau, la proportion d'ox} r chlorure qui tend à se former est infiniment plus grande qu'au contact de l'hydrate de chaux; ce corps, également instable à une concentration semblable, se détruit en donnant de l'hydrate de chaux pour aller de suite se reformer au contact de la chaux vive. C'est donc exactement le même mécanisme que celui du durcissement du mortier, la sursaturation du corps anhydre servant d'intermédiaire à la formation de l'hydrate. M. Candlot a montré qu'en gâchant de la chaux vive fortement calcinée avec une solution de chlorure de calcium à 20 ou 30 grammes par litre, l'extinction se produit en moins d'une demi-heure, quand, au contact de l'eau pure, elle aurait demandé plusieurs heures et même plusieurs jours. Le même fait se produit au contact de l'eau de mer ; en immergeant des galettes de ciment renfermant de la chaux libre dans l'eau de mer, aussitôt après leur confection, on voit la surface de la briquette se couvrir d'une multitude de petites fentes amenées par l'hydra-
tation de la chaux libre. Si l'oxychlorure de calcium ne peut pas subsister à l'état cristallisé au contact de solutions trop diluées de chlorure de calcium, il n'en subsiste pas moins en dissolution une certaine quantité, dans une proportion qui n'est pas connue, mais que l'on pourrait sans doute déterminer par la méthode des conductibilités électriques. Voici des résultats d'expériences faites par M. Candlot pour comparer la vitesse d'hydratation de la chaux en présence soit de l'eau pure, soit de solutions diluées de •chlorure de calcium ; la chaux employée provenait de la calcination à très haute température d'un calcaire impur renfermant de petites quantités de silice, alumine et fer. Son extinction complète mettait plusieurs jours à se produire dans les conditions ordinaires. Pour suivre la vitesse d'hydratation de la chaux, M. Candlot a mesuré l'élévation de température : celle-ci est évidemment fonction de la quantité de chaux hydratée dans l'unité de temps ; le poids de chaux était de 50 grammes, et la quantité de liquide, 20 centimètres cubes. Temps
5'
Eau pure
CaClf 30 gr. par litre
1°
jo
10
2°
3«
15'
7°
I7o
20'
7°
72«
25' 30'
80° o
72
Action du chlorure de calcium sur l'aluminate de chaux. — M. Candlot a étudié cette action en grand détail ; il y a deux cas très différents à considérer : celui des solutions concentrées et celui des solutions étendues. 1° Solutions concentrées. — Soit d'abord le cas des solutions concentrées, qui doit être le plus favorable à la formation du chloro-aluminate de chaux : A12O 2 3CaO,2CaCRl0H 3 O. Tome VI, 1904.
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