Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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TRAVAUX DE
LA
COMMISSION
ANGLAISE
l'électricité n'a été employée que très exceptionnellement pour mettre en mouvement des moteurs; d'autre part, les courants continus étaient seuls produits et employés, ce qui restreignait beaucoup les transports à longue distance ; dans les réunions d'ingénieurs, des discussions à perte de vue s'engageaient, au cours desquelles on entendait soutenir, d'une façon générale et a priori, les mérites des courants continus; et cet état de l'opinion n'a pas peu contribué a retarder le développement de cette industrie. A la longue cependant le jour s'est fait, et, la nécessité aidant, l'électricité paraît, depuis deux ou trois ans, regagner le terrain perdu. D'une statistique, citée récemment par Y Engineering (4 mars 1904), il résulte que le capital engagé dans les entreprises électriques de toute nature en 1903 a exactement doublé depuis 1899. — En 1896, les entreprises privées ou municipales de distribution électrique ont vendu seulement 30 millions de. kilowatts-heures, dont 1/3 a été fourni par les municipalités. Ce chiffre a monté à 85 millions en 1899 et à 344 millions en 1903, dont les 2/3 fournis par les municipalités : il a donc décuplé en moins de huit ans ; et le même document évalue le prix de revient moyen du kilowatt-heure, abstraction faite des charges financières, à 0 fr. 40 en 1896, à 0 fr. 26 en 1900 et àO fr. 23 en 1903. De ces progrès si rapides, les exploitations houillères devaient chercher à profiter, en dépit île toutes les préventions; et en effet, bien que nous ne possédions pas à cet égard de statistiques précises, il semble bien résulter de tous les documents que l'on peut consulter, et notamment des rapports des Inspecteurs des mines, que l'électricité est de plus en plus employée dans les travaux souterrains, de préférence à la vapeur et à l'air comprimé. Ainsi, en 1900, 15 p. 100 des haveuses existantes dans les houillères étaient mues électriquement ; cette proportion monte à 25 p. 100 environ en 1901, et en 1903 (voir
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L'ÉLECTRICITÉ
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plus loinle Rapport de la Commission) il passe à 30 p. 100. — Il est à présumer que la proportion suit une progression semblable pour les autres moteurs souterrains. Une cause nouvelle paraît devoir favoriser encore cet accroissement : c'est la création, dans les bassins houillers, d'entreprises de distribution d'énergie fournissant aux houillères la force motrice ; la modicité relative du capital engagé dans les exploitations de mines anglaises s'oppose dans bien des cas à la création de stations génératrices appartenant à l'exploitant; lorsqu'un tiers fournira le courant, cet obstacle à la diffusion du nouvel agent moteur disparaîtra. En présence de ces progrès, il était naturel que, en Angleterre comme ailleurs, on cherchât à préciser les conditions que devaient remplir les installations électriques pour assurer la sécurité du personnel dans les exploitations minières. Cette étude était souhaitée à la fois par les adversaires et par les partisans de ce genre d'innovations : les premiers y voyaient un moyen d'arriver à limiter les progrès de ce qu'ils considéraient comme un mal, tandis que les seconds espéraient que, les limites une fois fixées (et ils comptaient sur beaucoup de tolérance), aucune objection ne serait plus permise, pourvu qu'on se tînt en deçà de ces limites. Il était par contre fort difficile de justifier par des statistiques officielles d'accidents une réglementation quelconque ; quelques rares accidents individuels par électrocution, et une ou deux inflammations de grisou attribuées à des courts-circuits, constituaient les seuls arguments positifs que l'on pût fournir en faveur d'une pareille mesure. — On sait d ailleurs que les statistiques anglaises d'accidents de mmes sont très insuffisantes. Les incidents, même très graves, comme les commencements d'incendie, n'y sont pas relatés, non plus que les blessures; d'autre part, comme l'a excellemment fait remarquer à l'enquête