Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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TRAVAUX DE
LA
COMMISSION
ANGLAISE
des sciences ; le désir qu'il a visiblement de lutter contre une opposition qu'il juge préjudiciable aux intérêts de l'industrie l'entraîne peut-être un peu loin dans le sens de l'optimisme. Les usages, dit-il en substance, et surtout la loi de 1887, qui exige avant tout, pour l'obtention du certificat de «manager », une présence de cinq ans à la mine, s'opposent à ce qu'il soit donné aux ingénieurs une instruction théorique suffisante ; ils ne sont pas capables de comprendre les installations qui sont sous leur contrôle; pas capables non plus de juger si ceux qu'ils désignent pour les mesures et autres opérations sont suffisamment compétents ; pas capables enfin de faire des essais concluants; et voilà pourquoi, ajoute-t-il, «nous sommes obligés d'avoir recours aux expériences exécutées par un inspecteur des mines allemand (*), qui aies connaissances scientifiques que la plupart de nos étudiants ne peuvent pas acquérir ». A son avis l'électricité peut être employée partout, même dans les mines les plus grisouteuses ; qu'importent en effet les étincelles aux balais? elles ne sont pas plus dangereuses que la flamme d'une lampe; elles peuvent être, comme cette dernière, protégées par une toile métallique ; et elles sont intermittentes, tandis que la flamme est continue. Et, d'ailleurs, la loi s'oppose à ce qu'on travaille aux points oh il y a du grisou ; si donc il y a du grisou, on ne travaillera pas, la machine sera arrêtée, et le danger supprimé. M.Louis est donc un avocat déterminé de la liberté de l'emploi de l'électricité ; il est probable que sa déposition n'est pas étrangère au caractère très libéral des conclusions de la Commission. Entre ces deux extrêmes, se répartissent les autres dépositions d'ingénieurs et d'exploitants, exposant des opinions qui pour la plupart ont leur origine dans des (*) M. Heise.
DE
L'ÉLECTRICITÉ
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faits particuliers dont leurs auteurs ont été témoins. Celui-ci, ayant vu un commencement d'incendie dû à un arc produit entre deux câbles, sera d'avis- que l'on doit imposer une grande distance entre les câbles, une armature solide, et que les moteurs sont sans danger. Tel autre sera d'une opinion contraire à raison d'un accident de moteur dont il aura été témoin. Au total, ces dépositions sont assez diverses, et il est difficile d'en déduire une opinion moyenne. A côté de celles-là, on doit une mention spéciale aux dépositions des représentants des ouvriers. La Commission a naturellement tenu à les entendre, et la plupart ont répondu à son appel. Tous, ou à peu près, redoutent l'électricité et demandent notamment qu'on l'interdise dans les mines à grisou. Ils se résignent, toutefois, en présence des explications qui leur sont données sur les divers dispositifs de sécurité, à une opinion moins radicale ; mais il est visible qu'ils sont réfractaires a priori, et que, si l'effet des travaux de la Commission doit être, comme on paraît l'espérer, de modifier dans un sens favorable les préventions en cours, c'est dans les milieux ouvriers qu'ils auront à opérer le plus de conversions. Utilisant, en même temps que les dépositions, les quelques renseignements recueillis à l'étranger (Allemagne, Belgique, Transvaal) par des particuliers ou par des agents consulaires, les visites qu'elle fit et les expériences auxquelles elle assista, la Commission a abouti à la publication d'un rapport et d'un projet de règlement dans lesquels elle a cherché à concilier le mieux possible tous ces avis assez disparates. On ne peut nier qu'elle y ait réussi. Le rapport présente, sous une forme précise et limpide, les conclusions qui s'imposentà la suite de l'enquête ; nous ne pouvons mieux faire que d'y renvoyer le lecteur. Nous croyons difficile de résumer d'une façon plus modérée et plus claire les principaux dangers