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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS

A VAPEUR REVUE DES ACCIDENTS

D'APPAREILS

A VAPEUR

causé 336 morts, c'est-à-dire : Par 10.000 chaudières et par an Par 100.000 chevaux et par an

2,3 0,37

Ainsi, à ne considérer que l'effectif des appareils sans tenir compte de la durée de leur fonctionnement, les locomobiles batteuses semblent avoir donné moins de morts que la moyenne des chaudières, à nombre égal d'unités ; mais, si l'on considère la puissance mécanique, même sans se demander pendant combien de temps cette puissance a été active de part et d'autre, on voit que les locomobiles batteuses se sont montrées, à nombre égal de chevaux, au moins 6 fois et demie aussi meurtrières que l'ensemble des générateurs de vapeur (2,4 = 0,37 X6,5). Ce n'est pas tout. Il est essentiel, pour que la comparaison soit valable, de tenir compte de la durée du fonctionnement de chaque machine. La campagne annuelle d'une locomobile de battage est courte : dans presque toutes nos régions agricoles, l'intérêt essentiel réside dans la vente du grain, non dans celle de la paille, et dès lors le cultivateur a besoin de battre le plus rapidement possible, afin de profiter des hauts cours et de rentrer vite dans ses fonds. Au contraire, les générateurs de vapeur, envisagés dans leur généralité, travaillent pendant la plus grande partie de l'année. Les données manquent pour traduire cette différence en chiffres précis. Mais supposons, pour fixer les idées par une hypothèse admissible, que la moyenne de fonctionnement d'une locomobile batteuse soit le tiers de la durée moyenne de fonctionnement des chaudières et des machines à vapeur considérées dans leur ensemble : les nombres minimum à rapprocher de 2,3 et 0,37 ne sont plus dès lors 1,4 et 2,4, mais 4,2 et 7,2 ; on voit la conclusion : les locomobiles de battage paraissent, d'après ces chiffres, avait été près de vingt fois aussi meurtrières que la moyenne générale des chaudières, à

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nombre égal de chevaux-heures (7,2 = 0,37 X 19,5). Le mal provient de plusieurs causes. La principale ost que, trop habituellement, les locomobiles batteuses ne sont pas l'objet des soins d'entretien convenables. Les exigences précises et l'importance de l'article 36 du décret du 30 avril 1880, déjà difficiles à faire comprendre et apprécier de certains chefs d'usine, n'ont guère pénétré dans l'esprit des entrepreneurs de battage, qui se servent de leurs machines comme d'un outil quelconque, les laissent remisées d'une campagne à l'autre sans se mettre en peine d'en vérifier l'état, parfois se les repassent de main en main sans garantie sérieuse. Souvent alimentées avec des eaux fort incrustantes, insuffisamment nettoyées, laissées parfois durant les chômages sans être vidangées, il n'est pas surprenant que ces chaudières finissent par se trouver dans un état de solidité précaire. Des maréchaux de village leur font subir des réparations de fortune et, pour les retirer du service, leurs propriétaires attendent assez généralement d'y être obligés par quelque avarie. Ajoutons que, parmi celles de construction ancienne, il en est dont les formes irrationnelles condamnent les tôles à des efforts de flexion dont les pernicieux effets se font sentir tôt ou tard : plus tard, parfois, qu'on n'aurait pu le supposer. Enfin les conditions de service des chaudières employées au battage les exposent, plus que d'autres, à l'éventualité des excès de pression. Le travail subit des interruptions ; de menues réparations tiennent la locomobile arrêtée. On abandonne la chaudière sous pression de vapeur pendant le repas et la sieste. Le manomètre est souvent en mauvais état et plus ou moins gravement inexact. On cale les soupapes pour passer d'une ferme une autre, et il est bien tentant, si elles sont mal rodées, de ne pas retirer les cales. Tome VI, 1904.

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