Annales des Mines (1904, série 10, volume 6)
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La sécurité devrait bénéficier, comme pour les locomotives des chemins de fefT de ce que le fonctionnement des locomobiles batteuses a lieu en plein air. Mais la situation n'est pas la même, parce que, dans une ferme, un certain nombre de personnes entourent généralement la machine à battre, soit pour les besoins du travail, soit par curiosité. Si, par bonheur, les alentours sont déserts, une explosion, même violente, peut être inoffensive : c'est ainsi, par exemple, que le 8 août 1897, à Neuvy-Pailloux (Indre), la chaudière d'une locomobile horizontale à flamme directe a volé en 21 éclats sans autre conséquence, le personnel étant absent. Mais d'autres ruptures se sont montrées fort meurtrières : dans le même département, à Ciron, le 10 septembre 1888, l'explosion d'une locomobile de 12 m 2 de surface de chauffe a tué 8 hommes sur le coup et en a blessé 5 autres, dont un mortellement (*). Le 15 octobre 1895, à Bouhy (Nièvre), la fragmentation d'une locomobile de 6 m 2 seulement, provoquée par le développement d'une cassure suivant la rivure de jonction du corps cylindrique avec la plaque tubulaire de boîte à fumée, a suffi pour tuer 7 personnes et en blesser 3, dont une d'une manière très grave. En 1902, le 23 août, une « locobatteuse » de modèle antique (fig. 21), datant d'environ 35 ans, fait explosion à Gahard (Ille-et-Vilaine) : 3 hommes sont tués, 9 personnes sont blessées, dont 5 grièvement. Il s'agit pourtant d'un appareil de minime puissance : la surface de chauffe de la chaudière atteignait à peine 3 m2 . Sept semaines après, le 14 octobre, dans un hameau de la commune de Morzine (Haute-Savoie), une locomobile de 4,50 m- de surface de chauffe, 280 litres de capacité, trente ans d'âge, se rompt en sept morceaux principaux et en un grand nombre de menus débris : (*) Il a été rendu compte de cet accident par une note de M. Olry, insérée aux Annales des Mines et à celles des Ponts et Chaussées. — Cf. Annales des Mines, 8" série, t. XV, p. 363.
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4 enfants de 9 à 11 ans, occupés à apporter de l'eau au baquet d'alimentation, sont tués sur le coup ; 2 jeunes filles de 20 ans, un jeune homme de 17 ans et le chauffeur de la locomobile sont brûlés, tous grièvement sauf l'une des jeunes filles.
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Ex pl sion d
23 août 1902
HP , ° " à Gahard (Vendée). Vue de la locobatteuse, d'après une lithographie ancienne.
La vétusté, les négligences d'entretien, l'influence plus ou moins lointaine des vices de construction, les excès de pression ou autres négligences immédiates combinent si fréquemment leurs effets qu'il n'est guère possible de rapporter nettement chaque accident à une seule cause. En faisant le groupement au mieux, voici à peu près comment il semble qu'on puisse répartir les accidents :